Quelques jours après le lancement effectif de l'opération Wuambushu, à Mayotte, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé vendredi 28 avril 2023, qu'il n'y avait "pas de date" de fin et que l'opération actuellement menée "continuera le temps qu'il faudra" pour que "Mayotte redevienne une île normale, classique et magnifique".
Alors que 510 gendarmes et policiers ont été envoyés en renfort dans l'archipel qui constitue le 101e département français, dont 370 gendarmes mobiles, le ministre a laissé entendre que les renforts resteraient sur place le temps nécessaire. "On laissera le nombre de policiers et de gendarmes qu'il faut", a-t-il ajouté sur Europe 1.
Au total, environ 1.800 membres des forces de sécurité intérieure (FSI) sont actuellement présents à Mayotte. Parmi eux, 979 militaires de la Gendarmerie, dont près de la moitié sont des gendarmes mobiles. Sur fond de climat insurrectionnel, mais avec un très large soutien de la population locale qui ont d'ailleurs manifesté en faveur de la poursuite de cette opération, les FSI multiplient les actions de contrôle et les interpellations.
Aucune traversée maritime illégale
Le ministre s'est félicité que "depuis trois jours –première fois dans l'histoire de la République– il n'y avait plus de kwassa kwassa", ces petites embarcations à moteur utilisées par les migrants illégaux venus des Comores pour rallier Mayotte. Preuve que l'opération porte ses fruits, "il n'y a plus de passeurs et il n'y a plus de kwassa kwassa qui partent des Comores vers Mayotte", a-t-il insisté.
L'opération sécuritaire Wuambushu ("reprise" en mahorais) se déroule depuis le début, dans une certaine confusion sur la reprise des expulsions, accentuée jeudi 27 avril par la décision de la compagnie maritime SGTM de ne pas assurer les traversées "jusqu'à nouvel ordre" entre Mayotte et l'île comorienne d'Anjouan, malgré la réouverture des ports des Comores. Le ministre a fait valoir que les reconduites d'immigrés clandestins se poursuivaient néanmoins. "Des Srilankais, des Malgaches et des Africains des Grands Lacs" ont été renvoyés dans leur pays ces derniers jours, a-t-il dit.
Les actions contre la criminalité et les logements insalubres se poursuivent
S'agissant des démolitions des "bangas", ces bidonvilles constitués d'habitats de fortune, insalubres et dangereux car très exposés aux risques naturels, Gérald Darmanin a affirmé qu'elles étaient "permises", une seule ayant été suspendue par décision judiciaire, celle de "Talus 2".
Il a défendu en outre l'action de l'Etat contre la délinquance et la criminalité avec "15 interpellations d'objectifs de la police judiciaire" dans la nuit de jeudi à vendredi. "Nous avons déjà fait, a-t-il dit, 25 interpellations sur les 60 que nous devions faire de bandes criminelles que nous présentons à la justice, et cela en une semaine".
(Rédaction de L'Essor, avec l'AFP)
Opération de grande ampleur face à la criminalité et l’immigration à Mayotte