C’est un métier plutôt méconnu : biographe privé. Également journaliste, Franck Seguin consacre son travail à immortaliser les histoires des gendarmes, des militaires, des anciens combattants et de leurs familles. Chaque récit, qu’il s’agisse de la vie en caserne ou des défis du métier, offre un aperçu précieux de leur quotidien. « Il n’est pas question, à travers ces biographies, de trahir des secrets de missions », précise le biographe. « Durant mes échanges avec les militaires, j’ai souvent perçu, au-delà du témoignage institutionnel, l’humain qui se trouvait derrière. On ne peut pas mener une carrière de gendarme ou de militaire sans faire preuve aussi de bienveillance et de gentillesse. Ce sont aussi ces qualités que les biographies privées permettent de dégager. Derrière l’uniforme et l’Institution, il y a aussi un humain, avec des sentiments, des hauts, des bas et même des opinions. Les récits n’évoquent pas uniquement le quotidien de la vie en caserne. Il est aussi question de vocations, de voyages, de passions, de rencontres, de découvertes… ».
Partager une vocation avec ses proches
En mettant en lumière ces mémoires, Franck Seguin, qui est également collaborateur de notre journal depuis 2015, permet aux gendarmes, qu’ils soient à la retraite ou encore en activité, de transmettre leurs expériences et leurs valeurs. Ces biographies ne sont pas seulement des témoignages individuels, elles incarnent aussi un héritage familial qui renforce les liens et célèbre la vocation de ceux qui servent.
« Dans certaines familles, on est gendarme de père en fils ou même en fille. Cette histoire de vie du gendarme devient alors une biographie familiale. Partager cette vocation permet aussi d’aider, notamment les conjoints de militaires ou les proches, qui n’ont pas embrassé cette carrière, à comprendre pourquoi cet investissement et toutes ces absences en valaient finalement la peine. »
Le biographe écoute le récit des militaires et le retranscrit en traduisant les émotions, afin d’en faire un ouvrage unique. Les entretiens se déroulent au domicile du militaire ou à distance. « La visio fonctionne très bien, notamment depuis le confinement. Cela s’est démocratisé ». En fonction du temps et du budget dont disposent les personnes, le biographe propose soit un récit de vie complet, soit des textes plus courts axés sur un aspect spécifique ou un moment de la vie des militaires.
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Les pouvoirs de l’écriture thérapeutique
Franck Seguin croit également aux vertus de l’écriture thérapeutique, notamment pour accompagner les militaires et gendarmes qui souffrent de symptômes liés à un stress post-traumatique. Dans certains cas, raconter son histoire « peut permettre de se libérer d’un poids ». « J’ai été touché par les témoignages de blessés de guerre, d’anciens combattants. Des rencontres avec des membres de l’association Les Phénix de la Gendarmerie ou les participants aux Invictus Games m’ont aussi marqué. Il y a la reconstruction par le sport. Mais je reste convaincu que l’écriture thérapeutique peut aider. Faire un écrit sur un drame, c’est aussi exprimer l’indicible. Cela permet également aux proches, qui se sentent parfois impuissants, de comprendre et de pouvoir aider. »
Laisser une trace
Ces livres de vie ne craignent pas l’usure du temps et sont voués à être transmis aux enfants, petits-enfants et futurs arrière-petits-enfants des gendarmes et militaires. « Quand nos êtres chers partent, ce qui reste d’eux prend une valeur incroyable. Une biographie, c’est l’occasion de laisser une trace, une empreinte qui sera préservée à travers le temps ».
Renseignements : www.biographe-franckseguin.com
Contact : 0663854528 ou franckseguin@hotmail.fr
