Pour le maintien de l’ordre, au-delà du 7 juillet, on conçoit que les postes de directeurs généraux de la Gendarmerie et de la Police nationales soient stratégiques.
Or, il se trouve que ces deux postes sont proches du renouvellement :
– Le premier, est actuellement occupé (depuis le 1er novembre 2019) par le général d’armée Christian Rodriguez, qui a eu 60 ans le 11 janvier dernier, et a été prolongé jusqu’à la fin des Jeux olympiques
– Tandis que le second, est occupé par Frédéric Veaux, qui aura 68 ans le 8 juillet, en poste depuis plus de 4 ans également.
Dans le contexte de la campagne électorale, avec la perspective d’une éventuelle majorité absolue du Rassemblement nationale (RN) et de ses alliés (LR, tendance Ciotti), l’idée est venue, à l’Elysée, de désigner des successeurs à ces deux postes, par anticipation : “à compter du” 1er septembre 2024, par exemple…
Les futurs nommés étaient même désignés, prévenus et validés :
– Pour la Gendarmerie, le général de corps d’armée Xavier Ducept, (depuis le 1er septembre 2021 commandant de la région Île-de-France, à Maisons-Alfort et précédemment directeur de cabinet de la ministre de la Mer).
– Pour la Police nationale, Alexandre Brugère, directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer depuis le 12 janvier 2024, avec néanmoins un doute sur cette seconde nomination, du fait de sa participation active à la campagne d’un candidat à cette législative. Et surtout, du fait que sa possiblle fait que sa possible nomination soulève une levée de boucliers à l'intérieur de la Police nationale une levée de boucliers parce que l'intéressé n’est pas un policier, comme tous les DGPN depuis Frédéric Péchenard en 2007. Même si, de l’avis de tous, il connaît parfaitement la maison…
Ces nominations devaient avoir lieu au Conseil des ministres du 3 juillet. Le secret était assez bien gardé, mais pas au point d’échapper à Marine Le Pen, qui cria aussitôt, urbi et orbi, au “coup d’Etat administratif”.
Réunion téléphonique d’urgence entre les cabinets de l’Elysée et de Matignon, afin de peser le pour et le contre : d’un côté, il s’agissait de garantir autant que possible la sécurité des institutions et de l’ordre public ; de l’autre c’était fournir au RN un argument de plus pour sa campagne, au moment du sprint final, sous le signe de “l’union républicaine contre le RN” (sic)….
La prudence l’emporta et le communiqué du Conseil des ministres d’hier 3 juillet ne comportait pas ces nominations…
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : une nouvelle rumeur suggère qu’un dernier conseil des ministres pourrait se tenir le lundi 8 juillet, avant la démission du Premier ministre Gabriel Attal.
À suivre…
Alain Dumait
(Edito déja publié le 4 juillet dans la newsletter hebdomadaire Rue Bleue Rue Bleue)
30000 gendarmes et policiers mobilisés au soir du second tour, dimanche 7 juillet au soir.