L’affaire du meurtre du jeune Thomas, dans la soirée du samedi 18 novembre, à Crépol, dans la Drôme, concerne directement la Gendarmerie.
D’abord parce que Crépol, village de 540 habitants, est en zone Gendarmerie.
La sécurité de la « fête privée » qui se déroulait dans la salle des fêtes de la mairie était assurée par quatre vigiles, dont un a été sérieusement blessé.
Autrefois, « au siècle dernier », comme me l’écrit un de mes correspondants, « lors des tournées de communes, nous prenions soin de se renseigner sur les fêtes, réunions … qui étaient programmées sur le ressort de la circonscription. Nous adaptions alors nos dispositifs de surveillance en conséquence : prise de contact avec les élus, les organisateurs et éventuellement les personnels de surveillance. Car ces fêtes, réunions… généraient souvent (déja à l’époque) des nuisances sonores, mais également des retours alcoolisés en véhicules. ».
Aujourd’hui, c’est un fait, nos brigades territoriales exercent une surveillance de moindre proximité…
La Gendarmerie départementale a changé. Les nouveaux outils informatiques, puis numériques, ajoutés à l’empilement des procédures paperassières, a réduit le temps consacré à la proximité sur le terrain…
Mais l’environnement général a lui aussi changé. On va plus rapidement de Romans-sur-Isère, ville moyenne de 34.000 habitants à Crépol….
L’urbanisme a changé : les tours du quartier de la Monnaie, à Romans, datent des années soixante. Les zones pavillonnaires construites à la même époque ne présente pas du tout aujourd’hui la même sociologie…
Et puis il y a aussi la population nouvellement résidente, partiellement mal assimilée (la maire de Romans parle « d’ensauvagement »), et la politique dite du « logement social », qui ont abouti à ces ghettos…
Ce matin, Olivier Véran, ministre et porte-parole du gouvernement a dit craindre un « basculement de la société», reconnaissant par là que ce fait divers s’inscrivait dans une tendance très inquiétante.
Quand on est dans l’action, après avoir nommé les choses, il faut essayer de les expliquer, et ensuite proposer des solutions. On en est encore loin !…
En attendant, félicitons ici l’efficacité, après coup, de la Gendarmerie, Elle a mobilisé des dizaines d'enquêteurs pour entendre une centaine de témoins, recueillir des éléments de police technique et scientifique et identifier dix suspects arrêtés avec le concours de plusieurs dizaines de gendarmes du GIGN, dès le lundi 20 novembre. Dix jeunes hommes ont été depuis mis en examen à des titres divers.
Alain Dumait