La présidentielle
C’est l’événement politique phare de l’année. Sauf accident majeur sur le front de la pandémie du Coronavirus, on devrait connaître le 24 avril prochain le nom du prochain président de la République. Quelle que soit la personnalité élue, elle devrait être synonyme pour les gendarmes de temporisation dans les réformes.
Traditionnellement, le ministère de l’Intérieur se met en effet en pause les mois précédant l’élection. Quant aux mois suivants, ils sont d’abord consacrés à la prise en main des ministères avant de premières actions. Toutefois, ces habitudes pourraient être bouleversées pour cette échéance. Le chef de l’Etat insistant sur sa volonté de gouverner jusqu’au bout, Emmanuel Macron a annoncé qu’une loi de programmation pour la sécurité intérieure serait présentée durant le premier trimestre 2022.
Pour des forces de l’ordre plus efficaces : Macron expose ses ambitions
La succession de Christian Rodriguez
Nommé directeur général en novembre 2019, Christian Rodriguez va bientôt être aux manettes de la Gendarmerie depuis trois ans. Si rien n’est écrit formellement, le mandat des directeurs généraux excède rarement, ces dernières années, cette durée, comme en témoignent ceux de Richard Lizurey, Denis Favier ou Jacques Mignaux.
Le sujet de la succession de Christian Rodriguez sera évidemment à trancher par le futur chef de l’Etat. Son successeur le plus attendu est Bruno Jockers, actuel major général de la Gendarmerie. Mais des surprises ne sont jamais à exclure sur ce genre de nominations…
A quoi faut-il s’attendre avec les BGE?
Les brigades de gestion des événements, qui doivent permettre de diminuer le nombre de gendarmes de service la nuit pour les réaffecter en journée, n'ont pas donné satisfaction dans tous les groupements où elles ont été testées, au grand dam notamment des maires. Toute la question est désormais de savoir quelle va être la réponse de la direction générale à ces insatisfactions.
Le patron des gendarmes avait assuré, devant le Sénat, que si localement on ne parvenait pas “à trouver le bon réglage, on reviendra à ce qui se faisait avant”. L’année 2022 pourrait donc être synonyme de quelques retours en arrière dans certains groupements Mais au risque de donner l’impression d’une reculade ou d’un cafouillage dans la gestion interne.
Pourquoi les brigades de gestion des événements déçoivent
Des ZAD surveillées de très près
En 2022, les gendarmes vont toujours suivre de près les fameuses zones à défendre, les ZAD, ces projets d’aménagement contestés sous la forme d’occupation. Et pourtant: le sujet a décru en intensité pour les gendarmes.
Si le site de Bure, où l’Etat projette d’enfouir des déchets nucléaires, est toujours surveillé comme le lait sur le feu, la question des ZAD est devenue moins brûlante, même si les oppositions à des projets d’entrepôts Amazon ou de retenues d’eau peuvent attirer l’attention des gendarmes. Une principale raison à cela: la leçon de Notre-Dame-des-Landes a été bien retenue. Les gendarmes savent qu’il faut intervenir rapidement pour éviter un enkystement, comme par exemple ici en novembre dernier dans l’Hérault.
Trois personnes interpellées sur la ZAD du Lien à Grabels jugées le 6 décembre
➡️ https://t.co/jKGaFebJps pic.twitter.com/9m1XT2gPu8— France Bleu Hérault (@bleuherault) November 5, 2021
Le front cyber
Après une année 2021 qui a permis à la Gendarmerie de mettre sur pied sa nouvelle organisation cyber, l’année 2022 va être synonyme de consolidation pour les cybergendarmes. En clair, il va falloir faire vivre ce nouveau commandement dans le cyberespace, confié au général de division Marc Boget. Structuré en quatre divisions, dont les anciens cyberenquêteurs du C3N, il a récupéré une partie des experts de l’IRCGN.
La nouvelle structure devrait également cohabiter avec le futur service à compétence nationale cyber, qui doit être rattaché à la Gendarmerie. Au prix de quelques crispations côté Police sur ce sujet.