En janvier 2023, L'Essor vous interrogeait sur la réforme des retraites et la "petite phrase" prononcée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin quelques semaines plus tôt, évoquant le fait que, "comme tout le monde", les personnels du ministère de l'Intérieur devront "travailler plus longtemps".
D’où la question du mois que L’Essor a posé à ses lecteurs :
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit, le 6 novembre 2022, à propos de la réforme des retraites: «Les policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers vont devoir travailler plus longtemps». Êtes-vous d’accord?
Résultats de la question du mois de janvier 2023
Voici vos réponses à cette question :
- Oui : 20,4%
- Non : 77,5%
- Ne sais pas : 2,1%
Une sélection de vos riches et nombreux commentaires…
◆ Ne pensez-vous pas que c’est déjà assez difficile comme ça sur le terrain?
◆ Ce sont des métiers à risque, alors, non. Le taux de suicide a augmenté chez les gendarmes, il faut en tenir compte.
◆ On ne peut pas être opérationnel à 55 ans comme on l’est jusqu’à 50.
◆ Travailler plus longtemps alors que lui, il sera déjà en train de profiter de sa retraite de ministre et de sa paie à vie?
◆ En vingt ans de service, ce sera ma 4e réforme. La 3e réforme me faisait partir avec 69% de ma solde, contre 75% lors de mon engagement.
◆ Métier à risques de plus en plus proéminents… Les risques augmentent et nos politiques augmentent la durée de nos carrières d’un coup de baguette magique, c’est le monde à l’envers… Qu’ils viennent passer quelques semaines à nos côtés en banlieue et au rythme auquel nous encaissons…
◆ Hors les grandes villes et leurs périphéries, où la délinquance est exponentielle, les départements plus ruraux peuvent accueillir des militaires en activité jusqu’à 60 ans.
◆ Tout dépend du contrat lors de l’engagement des personnels. Les termes et conditions doivent être respectés.
◆ Quel gendarme sera physiquement apte à travailler et à assurer le maintien de l’ordre à plus de 60 ans? Restons sérieux. On fait le double d’heures par rapport à un travail lambda dans le civil. Et on n’est pas dans un bureau.
◆ Le ministre de l’Intérieur est bien gentil. Mais quand nos gendarmes, pompiers, policiers reçoivent des pierres ou autre, où sont nos élus? Au chaud! Les gendarmes, les pompiers et les policiers ont droit à une retraite à 55 ans et à un salaire plus élevé.
◆ L’effort doit être consenti par tout le monde. Le métier de gendarme n’est plus difficile, il est juste dangereux.
◆ Ceux qui nous protègent ont pris un engagement très difficile pour eux et leur famille. Ils ont droit à leur repos, car leur métier n’est comparable à aucun autre.
◆ Hors de question de travailler plus longtemps. Les permanences H24 sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines en période de permissions estivales, la pénibilité du métier, le risque… tous ces éléments justifient que nous ne soyons pas concernés par cette réforme.
Commentaire du directeur de L'Essor
Environ 20% des personnes ayant répondu à notre question du mois de janvier sont favorables à l’idée de travailler plus longtemps… Les arguments des autres, très majoritaires, sont variés mais catégoriques: le métier de gendarme est un métier à risque, qui nécessite d’avoir une bonne forme physique. Et puis, un contrat est un contrat ; celui qui a été signé en entrant dans la carrière devrait être respecté, «quoi qu’il en coûte»…
Alain Dumait
Réforme des retraites : les gendarmes ne devraient finalement pas être concernés
En février, L’Essor interroge ses lecteurs sur la difficulté du métier de gendarme aujourd’hui