Le Journal officiel publie ce mercredi un décret du 6 décembre 2024 portant déchéance de nationalité française. Le texte précise que « sur l’avis conforme du Conseil d’Etat, est déchu de la nationalité française Paul, Narcisse, Anthony Mbarga Kye, né le 25 mars 1992 à Yaoundé (Cameroun) ». Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), ce djihadiste franco-camerounais, s’était rendu en Syrie en 2013 pour rejoindre Jabhat Al-Nosra (devenu d’Hayat Tahrir al-Sham, ou HTS). Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à six ans de prison, le 7 janvier 2016. Selon les informations de L’Essor, Paul Mbarga Kye réside actuellement en Seine-Saint-Denis.
Un autre proche d’HTS, déchu de sa nationalité française il y a moins d’un mois
Il y a moins d’un mois, un franco-algérien de 28 ans, né à Lyon, avait également perdu sa nationalité française. Il était le 32ème de l’année 2024 a subir cette sanction.
Lire aussi: Une 32e déchéance de nationalité prononcée pour l’année 2024
Le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Sami H. Allem, le 16 septembre 2022, à quatre ans d’emprisonnement, dont un avec sursis. La justice lui reprochait les chefs d' »association de malfaiteurs terroriste et de financement du terrorisme » via des cryptomonnaies, au profit d’Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Ce groupe islamiste radical a été créé en 2017 en Syrie. Son fondateur Abou Mohammad al-Jolani dirige la coalition qui vient de renverser le président syrien Bachar al-Assad. Les analystes du renseignement estiment qu’une quarantaine de Français se trouveraient actuellement dans les rangs de l’organisation HTS.
Soixante-neuf déchéances de nationalité prononcées depuis 2015
La nouvelle déchéance de nationalité, publiée ce mercredi, porte donc à trente-sept le nombre de déchéances prononcées depuis le début de l’année 2024. Soit une moyenne de trois par mois.
Au total, depuis la mise en place de cette mesure en 2015, la déchéance de la nationalité française a en effet visé soixante-neuf binationaux. Parmi les déchus, figurent quatre femmes. Il y avait ainsi eu onze déchéances en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Ces mesures ne concernent que des Français possédant aussi une autre nationalité. Ceux-ci ont participé à des attentats ou des tentatives d’attentat en France, ou combattu dans les rangs de Daech (Etat islamique), ceux d’Al-Qaïda ou d’autres organisations islamistes. D’autres bi-nationaux ont aussi tenté de les rejoindre, en Syrie ou en Irak, ou apporté un soutien logistique et financier à ces organisations terroristes.
Pierre-Marie GIRAUD