Le Journal officiel publie ce jeudi 27 novembre 2024 deux décrets, pris « sur l’avis conforme du Conseil d’Etat ». Ils déchoient de leur nationalité française deux binationaux.
Le premier décret, daté du 22 novembre 2024, vise un franco-tunisien de 26 ans. Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), ce jeune homme, né le 29 septembre 1998 à Orléans, avait été condamné pour une tentative de départ pour la Syrie afin de rejoindre un groupe armé islamique.
Le second décret, daté du 25 novembre 2024, concerne un franco-russe, né près de Grozny en Tchétchénie le 18 juin 2000. Il avait condamné pour un projet d’attentat à Strasbourg en septembre 2018. Il avait auparavant prêté allégeance à l’Etat islamique (Daech). C’est un jeune frère d’Abdoul Hakim Anaiev, mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » dans l’enquête sur l’attentat perpétré le 12 mai 2018 à Paris par Khamzat Azimov. Armé d’un couteau de cuisine, ce Français d’origine tchétchène avait tué un passant de 29 ans et blessé cinq autres personnes près de la Place de l’Opéra.
Soixante-huit déchéances de nationalité prononcées depuis 2015
Cette nouvelle décision porte ainsi à trente-six le nombre de déchéances prononcées depuis le début de l’année 2024. Soit une moyenne de trois par mois.
Au total, depuis la mise en place de cette mesure en 2015, la déchéance de la nationalité française a ainsi visé soixante-huit binationaux. Parmi les déchus, figurent quatre femmes. Il y avait ainsi eu onze déchéances en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Ces mesures ne concernent que des Français possédant aussi une autre nationalité. Ceux-ci ont participé à des attentats ou des tentatives d’attentat en France, ou combattu dans les rangs de Daech (Etat islamique) ou ceux d’Al-Qaïda. D’autres ont aussi tenté de les rejoindre, en Syrie ou en Irak, ou apporté un soutien logistique et financier à ces organisations terroristes.
PMG