Le 24 juin 2024, une vingtaine de représentants d’associations en lien avec la Gendarmerie étaient réunies à la Direction générale de l’Arme, à Issy-les-Moulineaux, pour une journée de présentations des grands sujets qui animent actuellement l’Institution (opérations, ressources humaines, communication…). L’occasion également de procéder à la signature d’une version actualisée de la charte des associations et d’accueillir de nouveaux adhérents.
Huit ans après la charte éditée en 2016, cette nouvelle charte – prévue pour rester en vigueur jusqu’au 31 décembre 2028 – renforce encore davantage l’engagement des associations adhérentes vis-à-vis de l’Arme, ses grands principes déontologiques et ses valeurs. Le document insiste sur l’indépendance des structures et le fait que leurs prises de positions – qui ne doivent pas être de nature à fragiliser l’Institution – ne puissent être interprétées comme étant celles de la Gendarmerie. Par ailleurs, afin d’éviter des formes de rivalité ou de concurrence malsaine, les associations signataires s’engagent à un respect mutuel strict.
Enfin, outre l’engagement au respect de cette charte, une structure doit cumuler deux conditions pour pouvoir adhérer :
- avoir un objet social en relation avec la Gendarmerie, tel que le soutien et l’entraide entre ses membres actifs, réservistes ou retraités, ou encore la promotion des valeurs de la Gendarmerie et de son histoire ;
- disposer d’une dimension nationale, dans sa structure ou sa finalité.
L’adhésion à la charte doit être renouvelée chaque année, au plus tard le 31 décembre, afin d’être reconduite l’année suivante, sans quoi elle prendra fin. Outre des associations de soutien ou de regroupement, l’adhésion à cette charte est également possible pour les associations professionnelles nationales de militaires (APNM) ainsi que des sociétés mutualistes.
Côté relations, même si elles bénéficient de contacts privilégiés avec la Direction générale, ses services et les échelons territoriaux de commandement, c’est le secrétaire général du Conseil de la fonction militaire de la Gendarmerie (CFMG) qui est chargé d'être le point de contact et l'intermédiaire entre les associations adhérentes et l’Institution.
Un pas de plus vers la fin de l’Anorgend
A l’occasion de ce rassemblement, fin juin, trois associations ont rejoint la vingtaine de signataires. Il s’agit de l’association de soutien aux blessés de l’Arme “Phénix de la Gendarmerie”, de l’Association nationale des ambassadeurs de la réserve opérationnelle et de spécialité de la Gendarmerie (Anarosgend), et de l’association des peintres des Armées – Gendarmerie. Ces trois adhésions portent ainsi à 21 le nombre d’associations signataires.
Mais alors que l’on enregistrait ces trois arrivées, la disparition d’une autre association de la liste n’est pas passée inaperçue. L’Anorgend, fondée en 1996 et qui avait pris pour dénomination en 2013 la “Fédération nationale des réservistes opérationnels et citoyens de la Gendarmerie nationale”, ne fait désormais plus partie des associations membres de la Charte.
La perte de vitesse de l’Anorgend, observée depuis 2023, ainsi que la dégradation de ses relations avec la Gendarmerie semblent ainsi se confirmer. Son avenir s'assombrit un peu plus encore après le non-renouvellement de cette adhésion.
Selon les informations dont dispose L’Essor, plusieurs problèmes majeurs ont provoqué l’implosion de la structure, qui était pourtant devenue une référence dans l’écosystème des associations de réservistes. En premier lieu, des difficultés financières importantes avec des engagements pris sans les fonds nécessaires ou suffisamment pérennes, notamment avec un programme ambitieux de formation annuelle d'une centaine de cadets de la Gendarmerie, en lien avec la région Île-de-France, la région de gendarmerie et l'Education nationale. Un programme mis en place dès 2017 et que nous avions pu suivre lors d'une présentation à la presse à l'occasion d'un stage au camp militaire de Beynes, dans les Yvelines.
Les cadets de la Gendarmerie : une nouvelle forme d’engagement
L'autre cause de ce non-renouvellement de l'adhésion à la charte des associations pourrait aussi venir d'une rupture de dialogue entre l'association et la Gendarmerie. Selon nos confrères d’AEF info, cette rupture pourrait avoir pour origine un désaccord personnel entre le président de l’Anorgend et la Gendarmerie. En effet, cette dernière, via le commandement des réserves en 2019, aurait refusé à Renaud Ramillon-Deffarges le renouvellement de son contrat d’engagement à servir dans la Réserve (ESR) souscrit auprès de la Garde républicaine. Une décision contre laquelle l’intéressé a par la suite engagé un recours administratif.
Reste que face à ce déclin, l'association, devenue quasi-inactive, avait implosé l'an dernier. Dans une tentative ultime de sauvegarde, un conseil d'administration avait été invoqué à l'automne afin de nommer un nouveau président et donner une nouvelle impulsion à l'organisation. Mais cela n'avait rien donné. Au point que la structure ne dispose plus aujourd'hui que du minimum juridique: un président et un secrétaire général également trésorier.
De nouveaux signataires à venir
D’autres structures pourraient très prochainement emboîter le pas des trois nouvelles signataires de la charte des associations de la Gendarmerie, à l’image de la récente Association nationale des réservistes de la Gendarmerie (Anareg), fondée en mars 2024 sur les cendres de l'Anorgend, ou encore de la Fondation “Maison de la Gendarmerie”. Toutes deux devraient rejoindre la Charte en 2025.
L’Anareg : une nouvelle association pour les réservistes de la Gendarmerie
Les 21 associations signataires
– Association des collectionneurs pour la sauvegarde du patrimoine de la maréchaussée à la gendarmerie ;
– Association des Peintres des Armées – Gendarmerie ;
– Association du patrimoine et des traditions gendarmerie ;
– Association Étoiles bleues ;
– Association nationale des ambassadeurs de la réserve opérationnelle et de spécialité de la Gendarmerie ;
– Association nationale des anciens et anciennes gendarmes auxiliaires ;
– Association nationale des femmes de militaires ;
– Association nationale des réservistes et des sympathisants de la Gendarmerie ;
– Association Phénix de la Gendarmerie ;
– Association professionnelle nationale de militaires Gendarmes et Citoyens ;
– Confédération française d’associations de retraités et pensionnés de la Gendarmerie ;
– Fédération nationale des retraités de la Gendarmerie ;
– Gendarmes de Cœur ;
– Le Trèfle – Société d'entraide des élèves et anciens élèves de l'EOGN ;
– Les Ailes de la Gendarmerie – Confédération des associations représentatives du monde de l'aéronautique dans la gendarmerie ;
– Les Amis de la Gendarmerie ;
– Les Képis Pescalunes ;
– Les Sentinelles de la Nation ;
– Sébio – Solidarité Secours en Montagne ;
– Société nationale de l’histoire et du patrimoine de la Gendarmerie – Société des amis du musée de la Gendarmerie ;
– Union nationale des personnels et retraités de la Gendarmerie.