L’Anareg : une nouvelle association pour les réservistes de la Gendarmerie

Photo : Logo de l'Association nationale des réservistes de la Gendarmerie (Anareg), créée en mars 2024. (Anareg / Assemblage L'Essor)

30 mars 2024 | Vie des personnels

Temps de lecture : 4 minutes

L’Anareg : une nouvelle association pour les réservistes de la Gendarmerie

par | Vie des personnels

Une nouvelle organisation vient de rejoindre le paysage associatif de l'Arme. L'Association nationale des réservistes de la Gendarmerie (Anareg) vient d'être créée et officialisée il y a quelques jours, par la publication au Journal officiel des associations et fondations d'entreprise (JOAFE) de l'annonce de sa création.

Le texte mentionne les trois principaux objets de l'association :

  • la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres réservistes de la Gendarmerie nationale ou de ceux des membres des associations qu'elle représente;
  • l'aide à la réalisation de toutes actions ou mesures utiles permettant de développer, améliorer et, au besoin créer les divers aspects d'une politique favorable à la défense et à la sécurité nationale, en général, et à la Gendarmerie nationale, en particulier en faveur de ses réservistes;
  • favoriser tout ce qui peut rapprocher les français de leur Gendarmerie nationale en suscitant des actions propres à assurer l'estime, la confiance et le respect des citoyens, envers ceux qui assurent leur sécurité et leur liberté.

Un président fin connaisseur de la Gendarmerie

Le président et fondateur de l'Anareg n'est autre que François Cazals, colonel dans la réserve opérationnelle de spécialistes depuis cinq ans, rattaché au cabinet du directeur général de la Gendarmerie Christian Rodriguez, après avoir été réserviste citoyen de 2016 à 2019 auprès de son prédécesseur, Richard Lizurey. Auprès du DGGN, il est membre du groupe de travail oeuvrant aux orientations stratégiques et prospectives de l'Arme. Il est notamment, avec d'autres, à l'origine de la stratégie "Gend 20.24" mise en place par l'actuel directeur général. Intervenant également comme expert en stratégie lors de colloques et d'événements, y compris au sein de l'Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN), il travaille aussi sur d'autres thématiques comme la transformation numérique et l'intelligence artificielle.

Un fin connaisseur de la Gendarmerie donc, d'autant plus que son histoire familiale est intimement liée à l'Institution puisqu'il est fils, petit-fils et arrière-petit-fils de gendarme. Son arrière grand-père était gendarme à cheval. Son grand-père, Marcellin Cazals, était adjudant-chef de gendarmerie. Héros de la Résistance durant la Seconde guerre mondiale, il a été reconnu Juste parmi les Nations. Enfin son père, Claude Cazals, était colonel de gendarmerie. Devenu historien, ce dernier avait d'ailleurs publié avec L'Essor de la Gendarmerie, un livre intitulé "La Gendarmerie sous l'Occupation", paru en 1994 et récemment réédité.

En dehors de la Gendarmerie, il est aujourd'hui professeur-adjoint à HEC Paris et dirigeant d'un cabinet de conseil en stratégie.

Renouer les liens

Cette nouvelle association reprend plus ou moins le flambeau d'une autre, l'Anorgend, à la dérive depuis quelque temps et qui avait implosée en 2023. Un temps pressenti pour en prendre la présidence, François Cazals y avait finalement renoncé aux vues du diagnostic qu'il en avait effectué. "Le dialogue était rompu avec la Gendarmerie." Ce qui posait un problème de taille pour toute initiative. Un constat alors partagé par plusieurs membres de l'association qui avait décidé de la quitter. Contactée, la présidence de l'Anorgend, vraisemblablement en attente de dissolution, ne nous a pas répondu.

Proche de la Direction générale de la Gendarmerie, François Cazals avait alors évoqué l'idée de la création d'une nouvelle association, également encouragé par la demande insistante de camarades réservistes, orphelins d'une structure qui les représenterait. "L'Institution a accueilli l'idée favorablement, explique le colonel (R) Cazals.

Avant tout, l'Anareg a pour objectif de créer de la cohésion entre les réservistes, quel que soit leur statut, en organisant au niveau local comme national des rencontres, des événements ou encore des activités entre camarades. Au-delà de cela, elle vise aussi à intervenir sur trois grandes thématiques : le soutien aux réservistes blessés (aide, accompagnement, mise en valeur…), le handicap avec l'aide aux plus fragiles, et le devoir de mémoire en participant au nom des réservistes de l'Arme aux grandes cérémonies qui rythme le calendrier de la Gendarmerie, mais également en contribuant aux initiatives de mémoire en lien avec le Service historique de la Gendarmerie. De fait, le but de l'association est aussi "d'être un vecteur de rayonnement de l'Institution". Une mission d'ailleurs inscrite dans ses statuts.

Dialogue social

En tant qu'association de réservistes, l'Anareg envisage également de porter la voix des réservistes, "avec modestie et frugalité", en renouant le dialogue avec la DGGN et le commandement de la Gendarmerie pour les réserves et la jeunesse (CRJ). Ce dialogue social vise par exemple à favoriser l'équité des réservistes entre les régions, ainsi que l'uniformisation des pratiques et de la doctrine d'emploi des réservistes. Mais attention prévient François Cazals, l'Anareg n'est "absolument pas une association revendicative!" "Il y a une confiance mutuelle à créer entre l'association et la Direction de la Gendarmerie". Le développement de l'Anareg se fera autour de deux points clés: "la confiance et la co-construction". D'ailleurs, l'adhésion de l'Anareg à la Charte des associations de la Gendarmerie a figuré parmi les premiers points de discussion.

Une autre action de l'association pourrait être également de contribuer à l'objectif "très ambitieux" d'atteindre les 50.000 réservistes à l'horizon 2027. "Si nous pouvons aider au développement de la Réserve, même si l'objectif est difficile à atteindre, nous le ferons", confirme le président Cazals qui doit rencontrer prochainement le général Gesnot, patron du CRJ, pour évoquer ce sujet et voir comment contribuer.

D'ores et déjà, l'Anareg bénéficie de premiers retours très favorables. Pour la rejoindre, "c'est très simple" affirme son président. Depuis la mise en ligne du site web de l'association, les adhésions sont possibles directement en ligne. D'autant plus que grâce à la technologie, les adhésions ne sont "plus liées au sujet calendaire". "Par exemple, une adhésion faite le 1er avril 2024 restera valable un an, jusqu'au 31 mars 2025", se félicite F.Cazals. Elles sont bien entendu réservées aux réservistes de la Gendarmerie, quel que soit le statut (opérationnel, citoyen, spécialiste, honoraire…) et quel que soit le grade. Enfin, il est aussi possible pour les sympathisants d'effectuer un don de soutien à l'association.

LP

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