Malgré une diminution des faits de violences ces derniers jours, les tensions liées au mouvement social sont toujours palpables aux Antilles. En Martinique, des scènes de guérilla urbaine se sont ainsi répétées en différents endroits de l’ile dans la nuit de dimanche à lundi 29 novembre, notamment aux Trois-Ilets, ville natale de Joséphine de Beauharnais.
Une soixantaine d'individus attaque la caserne
Des heurts ont d’abord opposé durant plusieurs heures des gendarmes et des jeunes qui avaient érigé des barricades à l’entrée de cette commune relativement épargnée jusqu’alors. Une soixante d’individus cagoulés s’en sont ensuite pris à la brigade de gendarmerie, où résident les militaires et leurs familles, jetant des engins incendiaires et tenant de pénétrer à l’intérieur des locaux.
L’intervention du GIGN et d’un escadron de gendarmerie mobile, qui a effectué des tirs de grenades assourdissantes et étourdissantes, a finalement ramené le calme. Un des assaillants a été interpellé. Mais l’affrontement a laissé des traces, notamment psychologiques, sur les riverains et les familles de militaires, logées dans la caserne.
La brigade de #gendarmerie des Trois-Ilets #Martinique attaquée à coups d'engins incendiaires https://t.co/CaQrAPZLti pic.twitter.com/q2kf05VL87
— Martiniquela1ère (@Martiniquela1e) November 29, 2021
Cinq interpellations dans le cadre des enquêtes judiciaires
Dans la nuit, les blindés de la Gendarmerie sont également intervenus à Carrère, toujours en Martinique, où un barrage avait de nouveau été mis en place dans la matinée. Une dizaine d’interpellations ont par ailleurs eu lieu en divers points de l’île. Les gendarmes ont notamment procédé à cinq interpellations dans le cadre de faits de rackets à Darcos, mais aussi d'une agression sexuelle sur un barrage, commise le 26 novembre dernier au Marin.
"Nous avons affaire à des délinquants multi-récidivistes qui profitent des mouvements sociaux, de l'installation des barrages et du désordre pour commettre leurs crimes, avec du racket et un droit de passage, entre 5 et 25 euros, mais aussi du chantage aux relations sexuelles suivi d'attouchements. Cela n'a rien à voir avec les revendications sociales ", témoigne auprès de France-Antilles le général William Vaquette, commandant de la gendarmerie de Martinique. Comme le note le journal, les enquêtes judiciaires de la Gendarmerie commencent à porter leurs fruits sur ces faits de délinquance commis par certains individus, en marge du mouvement social.
Pour en savoir plus : lire l'article de France-Antilles