Le décret de la promotion 2023 de la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme a été publié ce mercredi au Journal officiel. Parmi les 107 personnes qui sont distinguées figurent le général de division (Gendarmerie) Guy Delfosse, assassiné par Action directe en 1987 dans le centre de Lyon et deux gendarmes blessés en Afghanistan en 2011.
Les 107 hommes et femmes distingués ont été impliquées dans vingt attentats terroristes survenus en France et 22 autres à l’étranger, de 1975 (Corse) à 2022 (Maroc). Les victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (39 personnes) et du 14 juillet 2016 à Nice (13 personnes) sont les plus représentées. Au total, 17 personnes sont décédées et 90 ont été blessées psychologiquement et/ou physiquement.
Le 27 mars 1984, le général de division Guy Delfosse, 58 ans, commandant la 5e légion de gendarmerie à Lyon, se rend dans une agence bancaire proche de la caserne. Cet ancien officier parachutiste de l'armée de Terre aux états de service impressionnant (Indochine, Corée, Algérie), est en uniforme et sans arme. Deux hommes armées pénètrent à leur tour dans la banque. Ce sont deux membres de la branche lyonnaise d'Action directe, venus commettre un hold-up pour financer leurs attentats. Le général Delfosse tente de s'interposer. Il est tué de cinq balles, dont une dans la tête. André Olivier et Max Frérot seront condamnés cinq ans plus tard à la réclusion criminelle à perpétuité.
Par ailleurs, cette médaille a été décernée à deux gendarmes mobiles blessés, le 23 août 2011 à Wardak (Afghanistan), dans l'explosion d'un engin rudimentaire qui a touché le véhicule blindé dans lequel ils se trouvaient. D'autre part, Imad Ibn Ziaten, sous-officier du 1er régiment du train parachutiste de Toulouse, 30 ans, assassiné par Mohammed Merah le 11 mars 2012, recevra également à titre posthume cette médaille. Celle-ci a aussi été attribuée à Stéphanie Monferné, poignardée à mort par un djihadiste le 23 avril 2021 au commissariat de Rambouillet.
La Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme est accordée aux Français tués, blessés ou séquestrés lors d’actes terroristes commis en France ou à l’étranger et aux étrangers tués, blessés ou séquestrés lors d’actes terroristes commis en France ou à l’étranger contre les intérêts de la République française. Elle doit être demandée par la victime ou, en cas de décès, par sa famille.
Depuis la première attribution le 1er juin 2018, 922 personnes ont reçu cette médaille qui figure au 5ème rang de la liste protocolaire des décorations derrière la Légion d'honneur, l'ordre de la Libération, la Médaille militaire et l'ordre national du Mérite.
PMG