Et si la première des sélections pour le concours de sous-officier de gendarmerie (SOG) était tout simplement le fait de s’y présenter? Le constat est en tout cas édifiant. Chaque année, la Gendarmerie enregistre une grande déperdition entre le nombre de candidats inscrits autorisés à passer l’épreuve d’admissibilité et ceux réellement présents le jour-J. 2023 ne fait pas exception.
À peine un candidat sur deux
Pour cette première session du concours SOG de l’année, le 14 mars 2023, la participation était particulièrement faible. Sur les 14.654 candidats inscrits et autorisés à concourir, seuls 8.574 se sont présentés à l’épreuve d’admissibilité. Soit un peu plus d’un candidat sur deux. À titre de comparaison, plus de 66% des candidats s'étaient présentés lors de la précédente édition du concours, en septembre 2022.
Outre les absences pour raisons professionnelles, scolaires ou en raison d’imprévus personnels (maladie, décès d’un proche…), les raisons de l’absence des candidats le jour de la première épreuve sont multiples.
Il faut tout d’abord exclure les candidats reçus au précédent concours (session de septembre 2022) qui s’étaient déjà pré-inscrits au suivant, dans l’éventualité d’un échec, avant d’avoir les résultats et de constater leur admission. D'autant que les résultats d’admission définitifs arrivent souvent tardivement. En effet, en plus de la liste principale, la Gendarmerie ajoute systématiquement un certain nombre d’admis sur liste complémentaire. Or, le recours à cette liste complémentaire est possible jusqu’à la veille de la première épreuve du concours suivant, alors que la liste des candidats autorisés à concourir est arrêtée quelques semaines en amont. Pour la session de septembre 2022, près de 3.200 candidats ont ainsi été déclarés admis pour les 2.800 places offertes. Ce sont donc potentiellement 3.200 candidats qui ne se présenteront pas le jour de l’épreuve du concours suivant s’ils s’y étaient inscrits.
Concours externe de sous-officier 2022 : les 393 candidats de la liste complémentaire admis
Un nombre d'essais limité
Il se peut aussi que des personnes ne se sentent pas prêtes à passer l’une des épreuves du concours. Car au-delà de la première phase écrite, l’étape suivante de sélection consiste notamment en une épreuve de sport et un entretien avec un jury. En ne débutant pas la phase de sélection, les candidats conservent leur “chance” pour un prochain concours.
En effet, il faut rappeler que les candidats n’ont que trois essais pour passer le concours de sous-officier de gendarmerie. Un chiffre multiplié par deux lorsqu’il s’agit de candidats ayant accès à la voie interne (gendarmes adjoints volontaires, réservistes…) qui peuvent alors passer jusqu'à trois fois le concours en externe, mais également trois fois le concours en interne.
Raison d'absence plus exotique encore, pour ce candidat que l’on espère être un cas unique… Celui-ci s’est servi de son inscription au concours de sous-officier de gendarmerie comme d’un alibi … pour faire passer de la drogue. L’homme de 21 ans revenait de Guyane et devait se rendre au Mans pour y passer l’épreuve écrite de culture générale du concours SOG. Sauf qu’il avait, à l’intérieur de l’estomac, plus d'1,2 kilos de cocaïne qu’il prévoyait de livrer dans la capitale Sarthoise. Les douaniers qui l’ont contrôlé, ne se sont pas laissés bernés et le jeune homme interpellé n’a, de fait, pas pu se présenter à l’épreuve qui avait lieu le 14 mars après-midi. Condamné à trois ans de prison ferme, son hypothétique avenir en Gendarmerie est ainsi définitivement compromis.