Transféré, en urgence, au service des grands brûlés du centre hospitalier Edouard Herriot à Lyon, le 15 mars, le gendarme Loïc Jeansatenas –grièvement blessé lors de l'explosion volontaire d'une maison dont il était venu interpellé l'occupant– avait été admis avec un pronostic vital engagé. Un diagnostic prolongé pour six mois à l'issue des premiers soins d'urgence, alors que les soignants estimaient qu'il souffrait de graves brûlures sur 90% du corps. Finalement, le militaire est décédé ce samedi 22 avril 2023, à 16h00, des suites de ses blessures.
Faisant part de "sa profonde tristesse", c'est le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a annoncé ce nouveau décès dans un communiqué diffusé samedi soir. Il vient s'ajouter à ceux de cinq autres gendarmes, enregistrés depuis le début de l'année en service, en opération ou en mission.
Traquenard suicidaire
Le 15 mars 2023, vers 12h15, trois militaires du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig) de Vichy (Allier) intervenaient, aux côtés des enquêteurs de la brigade de Mayet-en-Mortagne, pour interpeller un individu mis en cause dans une enquête de flagrance, sur la commune de La Chapelle.
"À la vue des gendarmes, l'homme entre dans son domicile", précise le communiqué le ministère. Et, "alors que les militaires pénètrent dans l'habitation à sa suite, une explosion retentit et provoque un important incendie. Les trois gendarmes du Psig, en première ligne, subissent de plein fouet l'effet du blast et sont atteints par les flammes". Les gendarmes de la Mayet-en-Mortagne pénètrent immédiatement dans la maison en proie aux flammes pour secourir leurs camarades blessés. Ils seront, à cette occasion, eux aussi légèrement blessés. Tous seront alors évacués vers des hôpitaux pour recevoir des soins.
Sept gendarmes blessés dont trois grièvement dans l’explosion d’une maison dans l’Allier
Les trois militaires du Psig de Vichy, grièvement touchés, sont hospitalisés dans des services spécialisés pour les grands brûlés. Alors que ses camarades sont "atteints à 40% pour l'un et à 20% pour l'autre", le gendarme Loïc Jeansanetas est brûlé à 90%. Malgré les soins, il s'est donc éteint, des suites de ses blessures, samedi 22 avril 2023.
Dans son communiqué, le ministre présente "ses plus sincères condoléances à sa compagne, sa famille, ses proches", ainsi qu'aux deux gendarmes "gravement blessés lors de l'intervention" et "à l'ensemble de (leurs) camarades de la Gendarmerie nationale". Il "salue la mémoire de ce sous-officier courageux et exemplaire", dont la "mort illustre le courage et l'engagement sans limite de ceux qui choisissent de consacrer leur vie au service de la France et des Français. Ils méritent le respect et la reconnaissance de la Nation".
Cagnottes solidaires
Âgé de 27 ans, Loïc Jeansanetas était engagé depuis septembre 2015 au sein de la Gendarmerie. Il était affecté au Psig de Vichy depuis le 16 mars 2022. Pacsé, il allait être père de son premier enfant. Une cagnotte solidaire a été mise en place auprès de la Fondation "Maison de la Gendarmerie". Les dons ainsi récoltés iront à sa compagne, également gendarme à Vichy, et à leur enfant à naître.
Une autre cagnotte a également été ouverte au profit des gendarmes Julien F. (35 ans) et Romain C. (33 ans), grièvement blessés et brûlés lors de cette opération.
Des cagnottes pour venir en aide aux gendarmes blessés dans l’Allier
L'Essor présente ses condoléances à la famille de ce soldat, et se joint à tous ses camarades, qui ont suivi son combat pour survivre, et auraient voulu pouvoir soulager ses souffrances.
