Un rapport sénatorial présenté mercredi se veut rassurant sur la préparation de la France aux Jeux olympiques et paralympiques en matière de sécurité, estimant que les autorités sont "sur la bonne voie" malgré quelques écueils relevés, notamment sur la vidéosurveillance algorithmique.
"Nous pouvons concourir sérieusement pour la médaille d'or de la sécurisation", a souligné en conférence de presse la sénatrice PS Marie-Pierre de La Gontrie, corapporteure avec sa collègue Agnès Canayer (rattachée LR).
Ce rapport sénatorial intervient à moins de 100 jours du coup d'envoi des Jeux olympiques de Paris et près d'un an après la promulgation d'une loi adaptant le droit aux contraintes d'organisation des JO, notamment sur le volet sécuritaire. "La maîtrise globale des dispositifs et l'anticipation (des autorités) font qu'à l'heure actuelle, nous sommes sur la bonne voie pour que les JO soient une fête du sport et que les risques majeurs soient suffisamment anticipés", a affirmé Agnès Canayer.
Des préconisations pour parfaire le dispositif
Les deux rapporteures ont formulé une cinquantaine de préconisations pour "parfaire le dispositif de sécurisation" des JO, sur la mobilisation des forces de l'ordre et de la sécurité privée; les transports en commun; la cérémonie d'ouverture ou encore les procédures de gestion de crise.
Après avoir mené près d'une centaine d'auditions depuis novembre, elles ont néanmoins regretté le déploiement tardif, à titre expérimental, de la vidéoprotection "intelligente" ou algorithmique (VSA), une technologie qui repose sur l'utilisation de logiciels pour détecter des comportements suspects.
"Par rapport aux perspectives, on est loin de l'objectif initial. On perçoit que la vidéoprotection augmentée ne sera pas optimale au moment des Jeux, mais que les JO offriront un très grand terrain de jeu pour expérimenter réellement cette technologie", a développé Mme Canayer, estimant qu'en attendant, "il faudra compenser par plus de forces de l'ordre" dédiées au suivi et à la détection.
Les sénatrices ont également alerté sur les enjeux de coordination face à une "comitologie foisonnante" entre les nombreuses structures concernées par l'organisation et la sécurisation, interpellant également sur l'importance de réaliser "rapidement" les opérations de criblage des agents de sécurité qui seront impliqués. Au total, "800.000 personnes restent à cribler", selon elles.
Elles n'ont par ailleurs pas relevé "d'inquiétudes massives" sur le risque de protestations sociales dans les forces de sécurité, estimant que les "incertitudes" initiales étaient "globalement rentrées dans l'ordre", notamment sur la question des primes et des prises de congés.
Elles ont par ailleurs annoncé avoir obtenu des autorités qu'une zone dans Paris soit réservée aux "manifestations autorisées", pour que "le droit à manifester soit préservé pendant cette période", a précisé Mme de La Gontrie.
(avec l'AFP)