<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Sainte-Soline: acte 2 du procès des organisateurs des manifs interdites 

Photo : Des gendarmes mobiles et leurs véhicules, victimes de l'utilisation d'engins incendiaires par des blacks-blocs en marge de la manifestation interdite à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), samedi 25 mars 2023. (Photo: Gendarmerie)

27 novembre 2023 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Sainte-Soline: acte 2 du procès des organisateurs des manifs interdites 

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Le deuxième acte du procès des neuf organisateurs des manifestations contre les "bassines" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), qui avait été interrompu début septembre en raison de la longueur des débats, s'ouvre ce mardi 28 novembre 2023 devant le tribunal correctionnel de Niort. Le 8 septembre, le tribunal avait suspendu l'audience après huit heures de débats dans […]

Le deuxième acte du procès des neuf organisateurs des manifestations contre les "bassines" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), qui avait été interrompu début septembre en raison de la longueur des débats, s'ouvre ce mardi 28 novembre 2023 devant le tribunal correctionnel de Niort. Le 8 septembre, le tribunal avait suspendu l'audience après huit heures de débats dans une salle surchauffée et non climatisée. Elle se poursuivra mardi matin avec l'audition des témoins, avant les réquisitions du parquet et les plaidoiries des six avocats de la défense lors d'une journée qui s'annonce tout aussi marathon.

Sainte-Soline: le procès des organisateurs suspendu jusqu’au 28 novembre

La justice reproche à neuf porte-parole du mouvement "Bassines non merci" (BNM), du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, de la Confédération paysanne, de la CGT et de Solidaires 79, d'avoir organisé la manifestation interdite du 25 mars 2023 qui avait donné lieu à de violents affrontements avec les forces de l'ordre.

A cela s'ajoute, entre autres griefs pour certains, l'organisation d'un autre rassemblement interdit sur le même site, le 29 octobre 2022, contre la création de 16 réserves d'eau dans la région et le vol d'une valve de canalisation pour l'arrosage des céréales, à Épannes (Deux-Sèvres), le 23 mars 2022.

Huit des neufs prévenus avaient fait valoir leur droit au silence, après des déclarations liminaires pendant lesquelles ils se sont présentés pour certains comme des "lanceurs d'alerte" d'une "guerre de l'eau qui a déjà commencé".

Ils encourent six mois d'emprisonnement, outre des peines complémentaires pouvant aller jusqu'à la privation des droits civiques.

Rassemblement de soutien

Comme lors de la première audience, les soutiens des mis en cause ont appelé au rassemblement à partir de 08h00 devant le tribunal. Des tables rondes, projections et retransmissions théâtrales sont également prévues tout au long de la journée dans le centre de Niort, la préfecture des Deux-Sèvres ayant à nouveau interdit toute manifestation aux abords du tribunal.

Seize retenues d'eau destinées à l'irrigation agricole, surnommées "bassines" par leurs opposants, sont programmées dans le Marais poitevin, dont celle de Sainte-Soline. Elles visent à stocker de l'eau puisée dans les nappes en hiver, afin d'irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient.

Leurs partisans en font une assurance-récolte indispensable à leur survie face aux sécheresses à répétition. Les opposants dénoncent, eux, un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie et réclament un moratoire. Ils mettent en exergue l'annulation par la justice administrative début octobre de deux projets portant sur la création de 15 retenues d'eau en Poitou-Charentes, pour leur inadaptation aux effets du changement climatique.

Plusieurs semaines de coma

Après de premières violences en octobre 2022 à Sainte-Soline, la manifestation de mars avait dégénéré rapidement en affrontements avec les gendarmes, faisant de nombreux blessés. Deux manifestants ont passé plusieurs semaines dans le coma.

Dans un rapport, la Ligue des droits de l'homme a dénoncé un "usage disproportionné" des armes (grenades lacrymogènes, LBD) par les forces de l'ordre.

La commission d'enquête parlementaire sur les violences, créée après les incidents contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline, a conclu à la "responsabilité écrasante des trois organisateurs" que sont les Soulèvements de la Terre, Bassines non Merci et la Confédération paysanne.

Les organisateurs de la manifestation se sont pensés avant tout "comme des 'soldats' d'une cause intégrant pleinement l'enjeu et la nécessité de la radicalité violente", écrivent les députés dans leur rapport du 14 novembre.

(AFP)

Bassines: l’organisation des manifestations interdites à Sainte-Soline en procès

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