Il y a du suspense, de l’amour, de la trahison, de l’action et des rebondissements… Comme dans un vrai polar. L’auteur emmène le lecteur du mont Igman, près de Sarajevo, à un hôtel particulier du VIIe arrondissement de Paris, à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH), porte de Bagnolet, à l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie (IRCGN) de Pontoise, en passant par la Slovaquie.
Le dénouement se déroule à Berlin et à Moscou. Le livre de 640 pages passe régulièrement de 2021 à 1994 avec la guerre dans l’ex-Yougoslavie et son cortège d’atrocités, brossant des portraits de truands, d’ex-criminels de guerre, de gendarmes et de commandos des forces spéciales.
Le colonel Michel Rinocci, alias Rhino, le héros du roman, commande l’OCLCH, l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité. Dans les années 1990, comme officier de renseignement dans les commandos de montagne français, il a vécu des épisodes sanglants de la guerre en Bosnie.
Gendarme, écrivain et musicien
C’est le portrait en miroir du colonel Eric Emeraux, qui a dirigé l’OCLCH de 2017 à 2020, après avoir séjourné à plusieurs reprises en ex-Yougoslavie. Peu après son départ de l’Arme, en 2020, il avait publié La traque est mon métier (Ed. Plon), où il décrivait les mécaniques meurtrières collectives qui transforment un homme ordinaire en tueur ordinaire, auteur de crimes de guerre ou de génocide. Retiré dans le sud de la France, l’auteur donne des conférences sur les crimes de guerre et la criminalité organisée, compose de la musique électronique, et vient donc de publier son deuxième ouvrage, Quand l’abîme te regarde (Ed. Récamier).
Eric Emeraux lauréat du Prix des lecteurs du Service historique de la Défense
"Après mon premier livre, dit-il à L’Essor, un show runner (directeur de série, producteur) américain m’avait contacté pour que je lui rédige un scénario de 40 pages, en vue de produire une série consacrée aux crimes de guerre contempo- rains, comme en Bosnie ou, plus récemment en Ukraine". Finalement Eric Emeraux décide d’écrire un roman pendant la période du Covid-19. Auparavant, il se plonge pendant un an dans la documentation (rencontres avec des experts du renseignement et de la police scientifique, témoignages d’anciens compagnons d’armes).
ll met en application dans son ouvrage l’analyse criminelle telle qu’il la faisait quand il commandait l’OCLCH. Le résultat de ces trois ans d’écriture est excellent.
PMG
Vladimir Poutine à la Haye pour crimes de guerre : les réponses de l’ancien chef de l’OCLCH
