Le pôle "cold cases" du tribunal de Nanterre a présenté ses appels à témoin d'un nouveau format, des vidéos mises en ligne au format grand public, diffusées depuis mardi 2 avril 2024 sur le site du ministère de l'Intérieur, en lien avec le ministère de la Justice.
Un tableau en liège sur lequel le portrait robot d'un suspect est relié d'une ligne rouge à une carte de la France indiquant les emplacements des faits, une localisation précise des endroits et moments où ils ont été commis, des éléments de la fiche signalétique du suspect : les vidéos "En quête d'indices" n'hésitent pas à reprendre les codes des émissions sur les faits divers. "L'objectif, c'est de moderniser ces appels à témoin", a expliqué le procureur de la République de Nanterre Pascal Prache lors d'une conférence de presse.
Nouveau type d'appel à témoins
La première vidéo, intitulée "L'affaire du violeur au couteau", appelle le public à témoigner au sujet d'une enquête préliminaire reprise en 2022 par ce pôle, dédié aux affaires non élucidées et aux crimes en série.
🔎 Votre témoignage est la clé !@Interieur_Gouv et @justice_gouv relancent les investigations sur des affaires non élucidées.
📲 Dans « En quête d’indices », vous avez la possibilité d'aider les enquêteurs et de faire avancer leurs recherches ⤵️ https://t.co/Hfmp8o5bQr pic.twitter.com/VzYUl4aekz
— Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (@Interieur_Gouv) April 2, 2024
Des tests ADN permettent de rapprocher trois viols, un en février 2002 à Melun (Seine-et-Marne) et deux en décembre 2011 dans le Sud-Ouest, à Gujan-Mestras (Gironde) et à Saint-Paul-lès-Dax (Landes).
"Le mode opératoire est identique, avec l'utilisation d'un couteau", souligne M. Prache. Selon lui, l'affaire a été choisie pour inaugurer ce nouveau type d'appel à témoins en raison de la nature sérielle des faits et de l'écart temporel important.
Si vous disposez d'informations à communiquer, les autorités invitent à envoyer un courriel à l'adresse: dnpj-ocrvp-eqi@interieur.gouv.fr.
L'appel à témoins pourrait permettre de recueillir des éléments sur le violeur, mais aussi peut-être inviter de nouvelles victimes à témoigner. Les données recueillies seront ensuite examinées par des enquêteurs des différents services de la Police, de la Gendarmerie ou encore de la préfecture de Police de Paris.
Bien que des centaines de témoignages soient potentiellement attendus par affaire, l'examen des éléments recueillis sera fait à effectifs constants. En mars 2023, l'avocat Didier Seban, spécialisé dans les affaires non-élucidées, avait alerté sur le manque de moyens alloués au pôle "cold cases" de Nanterre, précisant qu'ils n'étaient "toujours pas à la hauteur des ambitions".
La moindre information peut faire avancer une enquête
"Toutes les informations sont importantes", a tranché Marie-Laure Brunel-Dupin, cheffe de la Division des affaires non élucidées (Diane) de la Gendarmerie, qui appelle le public à ne pas "trier, car le contexte peut nous amener de nouveaux éléments".
D'autres vidéos vont prochainement être diffusées, a indiqué M. Prache, sans se prononcer sur les dossiers concernés parmi les 105 procédures en cours au pôle "cold cases", qui a été créé il y a deux ans.
(Avec l'AFP)
Le « parcours criminel »: la nouvelle méthode des enquêteurs pour résoudre les cold cases