Les escroqueries en France ont connu une augmentation préoccupante entre 2016 et 2023, avec des victimes "1,6 fois plus nombreuses en 2023 qu'en 2016", et un préjudice qui "aurait doublé", selon une étude récente du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Le nombre de victimes a connu une progression fulgurante, passant de 250.900 à 411.700, soit "une hausse moyenne de +7,3% par an". Ce chiffre englobe toutes les escroqueries et les fraudes aux moyens de paiement enregistrées par les services de Police et de Gendarmerie nationales, hors contraventions.
Cette tendance touche l'ensemble de la population française. L'étude souligne que "les femmes représentent 49,3% des victimes d'escroqueries et de fraudes aux moyens de paiement en 2023", une proportion en légère hausse depuis 2016. Les jeunes adultes sont particulièrement visés : "les 25-34 ans représentent 17% de l'ensemble des victimes en 2023 contre seulement 11% dans l'ensemble de la population".
Fait notable, les personnes âgées sont de plus en plus ciblées. Le rapport indique que "9% des victimes appartiennent à cette classe d'âge [75 ans et plus] en 2016, contre 11% en 2023".
Réticence à signaler les faits
Malgré l'ampleur du phénomène, le taux de plainte reste faible. Selon l'enquête "Vécu et ressenti en matière de sécurité" (VRS 2022) citée dans l'étude, "environ une victime d'escroquerie sur dix porte plainte".
L'étude met également en lumière une évolution géographique des escroqueries. "Les victimes d'escroqueries et de fraudes aux moyens de paiement ont tendance à être plus concentrées dans les départements les plus urbanisés", avec des taux particulièrement élevés à Paris et dans les Hauts-de-Seine.
Les mis en cause, souvent des hommes jeunes
Le nombre de mis en cause pour escroqueries et fraudes aux moyens de paiement a lui baissé entre 2016 et 2023, passant de 64.700 à 51.100. Ceux-ci sont souvent des hommes jeunes, "de 15 à 34 ans", souligne le ministère de l'Intérieur.
Cette baisse s'explique en grande partie par le recul des infractions de falsifications et de contrefaçons de chèque sur la période (-14% par an). Une baisse à relier à la raréfaction du chèque comme moyen de paiement, selon l'étude.
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