Nous présentons les médailles selon le dernier ordre protocolaire fixé par la grande chancellerie de l’ordre de la Légion d’honneur.
Légion d’honneur
Créée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte, la Légion d’honneur récompense des mérites militaires et civils. Il y a trois grades (chevalier, officier, commandeur) et deux dignités (grand officier et grand’croix). Le président de la République décide des nominations sur avis de la grande chancellerie de l’ordre de la Légion d’honneur. Il faut vingt ans de service pour l’obtenir.
- Deux promotions annuelles : juin – juillet (active) ; novembre (réservistes et les retraités).
- Contingent annuel : 1.015 médailles à titre militaire.
- Grand maître de la Légion d’honneur, le président de la République est toujours grand’croix.
Médaille militaire
La Médaille militaire est instituée, 50 ans après la Légion d’honneur, le 22 janvier 1852, par Napoléon III pour honorer les soldats et les sous-officiers. Les généraux et les amiraux ayant commandé en chef devant l’ennemi peuvent aussi la recevoir. Elle ne compte qu’un grade. Il faut huit années de service pour y prétendre.
- Deux promotions annuelles : avril pour les militaires d’active, novembre pour les réservistes et les anciens combattants.
- Contingent annuel : 2 775.
- Les trois derniers légionnaires survivants de la bataille de Camerone (Mexique), en 1863, reçurent la Médaille militaire
Ordre national du Mérite
Créée le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle, la croix de chevalier récompense les mérites militaires et les mérites civils. Comme pour la Légion d’honneur, l’ONM compte trois grades et deux dignités. Il faut dix ans de service pour l’obtenir.
- Deux promotions annuelles : mai pour l’active, novembre pour les réservistes et les anciens combattants.
- Contingent annuel : 1.685 à titre militaire.
- Le général de Gaulle est le seul chef d’Etat à avoir créé trois décorations : Croix de la Libération, médaille de la Résistance française, ONM
Victimes du terrorisme
La médaille nationale de Reconnaissance aux victimes du Terrorisme a été créée par François Hollande, le 12 juillet 2016, après les attentats de 2015, pour rendre hommage aux tués, blessés ou séquestrés lors d’attentats en France et dans le monde. Elle ne récompense pas des services rendus. C’est la victime ou la famille de la victime qui en fait la demande.
- Les dossiers sont instruits par le ministère de la Justice.
- Pas de contingent annuel.
- La première décorée a été Camille Quilin, blessée le 22 février 2009 dans un attentat au Caire (Egypte).
Le dispositif de récompenses de la Gendarmerie
Croix de guerre
Il y a trois types de Croix de guerre : 1914-1918 (créée le 8 avril 1915), Théâtre d’opérations extérieures (1921), 1939-1945 (26 septembre 1939). Plus de 2 millions de militaires (dont des milliers de gendarmes), de civils, d’unités militaires et de communes ont été décorés de l’une de ces trois Croix de guerre. Les dernières Croix de guerre TOE furent attribuées à la suite des opérations dans l’ex-Yougoslavie, en 1999.
- L’aviateur Charles Nungesser et le général de Gaulle ont obtenu la Croix de guerre 1914-1918
- Jean Moulin et le capitaine de Gendarmerie Jean d’Hers, la Croix de guerre 1939-1945
Valeur militaire
La croix de la Valeur militaire a été créée le 11 avril 1956, après le début de la guerre d’Algérie, pour "remplacer" la Croix de guerre, car l’Algérie n’était pas considérée comme une zone de guerre mais comme une zone où se déroulaient des "opérations de maintien de l’ordre". Elle distingue des civils et des militaires pour une action d’éclat, hors du territoire national, lors de missions ou d’opérations extérieures.
- Les gendarmes décorés appartiennent principalement à la mobile, dont le GIGN.
Médaille de la Gendarmerie
Créée le 5 septembre 1949, la médaille de la Gendarmerie est décernée par la ministre des Armées, sur proposition du directeur de la Gendarmerie, aux officiers, sous-officiers et gendarmes qui se sont distingués "par une action d’éclat". Jusqu’en 2004, plus de la moitié des médailles ont été décernées à titre posthume. Le ruban de la décoration s’accompagne, selon le degré de la citation, d’une étoile de bronze, d’argent ou de vermeil, ou d’une palme de bronze.
- Le capitaine Paul Barril, ancien du GIGN, l’adjudant-chef du GIGN Thierry Prungnaud, grièvement blessé à Marignane en décembre 1994, le colonel Arnaud Beltrame l’ont reçue.
Blessé de guerre
La médaille des Blessés de guerre a été créée par une loi du 11 décembre 1916. Elle fut d’abord un simple insigne avant de devenir, un siècle plus tard, en 2016, une médaille "pour témoigner avec force de la reconnaissance due" aux militaires blessés physiquement ou psychiquement, lors d’une guerre ou d’une opération extérieure. Chaque blessure supplémentaire est matérialisée par une étoile accrochée sur le ruban de la médaille.
- En 2019, le rang de cette décoration dans l’ordre protocolaire a été modifié pour la placer après les Croix de guerre et la médaille de la Gendarmerie nationale.
Résistance française
La médaille de la Résistance a été créée, le 9 février 1943, par le général de Gaulle. Elle a été décernée à 65.068 personnes physiques, dont 25.646 à titre posthume ; à 22 unités militaires ; 18 collectivités territoriales et 15 collectivités civiles. Elle n’est plus décernée depuis 1947, mais elle peut encore être attribuée à titre posthume aux déportés et internés, aux autres membres de la Résistance et aux Français libres morts pour la France.
- La brigade de Gendarmerie de la Chapelle-en-Vercors est titulaire de cette décoration.
Mérite maritime
L’ordre du Mérite maritime a été créé le 9 février 1930. Il compte trois grades : commandeur, officier, chevalier. Les destinataires de cette médaille sont les personnels navigant de la marine marchande, des équipages des canots de sauvetage, du personnel militaire du ministère des Armées et de la gendarmerie maritime, des personnes qui se sont distinguées dans le domaine maritime.
- Parmi les personnalités distinguées, on relève les noms de Jacques-Yves Cousteau, Eric Tabarly ou Isabelle Autissier.
Croix du combattant volontaire
La Croix du combattant volontaire, née le 4 février 1953, est attribuée, sur leur demande, aux hommes et aux femmes (appelés, réservistes) qui ont contracté un engagement volontaire au cours de la Seconde Guerre mondiale, ou lors des guerres d’Indochine, d’Afrique du Nord, ou pendant des missions extérieures ou des Opex.
- L’écrivain Pierre Schoendoerffer ou le dernier chancelier de l’ordre de la Libération ont reçu cette distinction.
Les décorations : un domaine sensible
Médaille aéronautique
Créée le 14 février 1945, la médaille de l’Aéronautique est attribuée à des personnes physiques contribuant "à l’essor, au prestige, au développement économique et technique, à l’innovation et à la sécurité des secteurs aéronautique ou spatial, civil ou militaire". Elle peut être décernée à titre posthume et à un étranger. Il y a deux promotions par an : le 1er janvier et le 14 juillet.
- En 2021, six gendarmes, dont trois appartenant à la Gendarmerie des transports aériens (GTA), ont été distingués.
Croix du combattant
Selon le code des Pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre, la croix du combattant est attribuée de plein droit aux titulaires de la carte du combattant. Cette carte, datant de 1926, représente le droit à réparation reconnu aux anciens combattants et aux victimes civiles de guerre, voté le 31 mars 1919 par le Parlement. Ces titulaires appartiennent aux générations qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale, aux guerres d’Indochine et d’Algérie, aux combats de Tunisie et du Maroc, à des Opérations extérieures ou à des missions internationales.
- Plus de 10 millions de cartes du combattant ont été attribuées depuis un siècle.
Médaille de la Défense
Décoration créée le 21 avril 1982 par le ministre socialiste de la Défense Charles Hernu, puis modifiée le 29 mars 2014, la médaille de la Défense nationale récompense "les services particulièrement honorables rendus" par les militaires d’active et de réserve pour des missions opérationnelles, de préparation (manœuvres, exercices) et d’interventions au profit des populations. Elle peut être attribuée à des personnes tuées ou blessées dans l’accomplissement de leur devoir. Elle compte trois échelons (or, argent et bronze) et des agrafes (arme d’appartenance et lieu géographique).
- Il existe une agrafe "Essais nucléaires".
Sécurité intérieure
La médaille de la Sécurité intérieure a été créée, le 24 mars 2012, par le président Nicolas Sarkozy. Elle récompense les personnels du ministère de l’Intérieur, les policiers municipaux ou les bénévoles. Et ce pour des "services particulièrement honorables, notamment un engagement exceptionnel, une intervention dans un contexte particulier, une action humanitaire…".
- Deux promotions annuelles : 1er janvier et 14 juillet. Cette décoration compte trois échelons (bronze, argent, or) et des agrafes.
- Décernée à des gendarmes qui ont participé à l’opération "tempête Alex".