Corse : neuf nationalistes jugés pour avoir fomenté un attentat contre une gendarmerie

Photo : Le drapeau Corse flottant dans le ciel de l'Île de Beauté. (Photo d'illustration: J.Macou/Pixabay)

7 novembre 2024 | Société

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Corse : neuf nationalistes jugés pour avoir fomenté un attentat contre une gendarmerie

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A l'été 2020, la caserne de gendarmerie de Bastia avait été la cible de tirs. Des faits qualifiés de terrorisme, revendiqués par un groupe se réclamant du nouveau Front de libération nationale corse (FLNC).

Le procès de neuf membres de la mouvance nationaliste corse, accusés notamment d’avoir fomenté un attentat contre une caserne de gendarmerie, à Bastia, en juillet 2020, s’est ouvert mardi 5 novembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Paris.

Ils sont infirmier, plombier, retraité… Bien loin de l’image du militant armé aguerri. Pourtant tous sont décrits par la justice comme « acquis à la cause nationaliste et convaincus du recours à la lutte armée ». Ces neuf hommes, âgés de 27 à 80 ans, sont poursuivis à différents degrés devant la 16e chambre correctionnelle (en charge des affaires de terrorisme) pour détention d’armes, destruction du bien d’autrui et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme.

Ce procès est l’épilogue d’une histoire d’apprentis militants indépendantistes qui a commencé en septembre 2019, avec la création d’un nouveau FLNC (Front de libération nationale corse), et qui s’est terminée un an plus tard après son plus grand fait d’armes: des tirs sur la gendarmerie de Montesoro à Bastia le 13 juillet 2020. Un attentat qui serait passé inaperçu si le groupe ne l’avait pas revendiqué le lendemain depuis Saint-Antoine de Casabianca, haut lieu de la mémoire nationaliste, cagoulés et en armes.

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Des apprentis militants sur écoute

Détail inconnu des prévenus à l’époque: ils étaient sur écoute depuis presque un an. Les enquêteurs avaient ainsi identifié Jean-Pierre Santini. Aujourd’hui âgé de 80 ans, et absent du procès pour raison médicale, l’homme apparait comme l’instigateur du groupe. Autre élément cocasse de l’affaire, certains membres avaient commandé en ligne, depuis leurs comptes personnels, les tenues noires et les cagoules portées lors des conférences clandestines ainsi que les chaises disposées pour le public.

Interrogé en premier par la présidente de la 16e chambre, Pierre Baldacci a tout de suite reconnu les faits. « Je les regrette », a déclaré l’infirmier de 56 ans, présenté comme le chef militaire de ce groupuscule éphémère. « Je pense que j’ai fait une erreur. Il y avait d’autres façons d’exprimer nos revendications. On a choisi la pire », rapporte Corse-Matin.

À la question du tribunal sur son implication dans la lutte armée, le prévenu a reconnu avoir parfois tenu des propos en ce sens. Mais uniquement parce que « dans ce milieu, ça permet de se rendre ridiculement impressionnant ». Ce à quoi le procureur antiterroriste a rétorqué que: « on peut être ridicule et dangereux ». L’accusation avait d’ailleurs relevé que ce groupe avait une liste d’objectifs d’attentats.

« Mon casier judiciaire était vierge jusque-là! Je n’ai même pas mon permis de chasse, ce qui est rare en Corse! » a-t-il précisé. Une déclaration qui a suscité quelques rires dans la salle.

Le procès doit se poursuivre jusqu’au 13 novembre 2024.

(Avec l’AFP)

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