Sur les 200 créations de brigades de Gendarmerie annoncées pour le quinquennat, combien auront lieu en 2023? Une question en apparence simple, mais à laquelle les sénateurs n’auront pas obtenu de réponse mercredi 2 novembre, lors de l’audition de Gérald Darmanin par la Commission des lois.
Le ministre de l’Intérieur présentait le projet de loi de finances pour 2023 et rappelait que, sur les 8.500 créations de postes prévues dans la loi de programmation du ministère de l’Intérieur, la Lopmi, un tiers, soit 3.018, le seront dès 2023 et le second tiers en 2024, "Jeux Olympiques et Coupe du Monde de rugby obligent".
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"Je veux d’ailleurs dire que dès l’année prochaine, je suis en capacité de créer plus de soixante brigades de Gendarmerie dans les départements. Donc ce n’était pas une promesse en l’air puisque dès l’été prochain (…) nous pouvons créer ces nouvelles brigades de gendarmerie en prenant des gendarmes sortis d’école et non pas des gendarmes qui sont dans d’autres brigades", a ajouté le ministre.
Le sénateur (LR) Henri Leroy, rapporteur de la mission "sécurités" pour le budget 2023, a alors demandé la parole. "J’ai consulté mes fiches et il semblerait que le chiffre que nous avons est de trente (nouvelles brigades) en 2023. Alors vous annoncez une merveilleuse nouvelle puisque vous le multipliez par deux", s’est enthousiasmé le parlementaire des Alpes-Maritimes, qui est un ancien officier de l’Arme.
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De 20 à 70 brigades possibles, "mais"…
Mais la réponse du ministre a douché ses espoirs. "J’ai dit que je pourrais faire soixante brigades, mais je sais très bien que je ne les ferai pas, parce qu’il faut quand même les loger", a reconnu Gérald Darmanin. "Donc j’avoue que c’est une tribune facile. Puisque cela dépend de quel type de brigades on veut".
Au final, "on peut faire entre 20 et 70 brigades l’année prochaine, mais cela dépend ou on les met", a précisé le ministre de l’Intérieur. "Si on a un lieu qui est une ancienne brigade de Gendarmerie qu’il faut rénover de trois coups de peinture, cela va très vite. S’il faut construire, on sait bien que cela met du temps", a-t-il ajouté avant d’envisager également une mutualisation "avec la PM (NDLR: police municipale) dans un hôtel de police peut être, pourquoi pas".
Début de la concertation en vue de la création des 200 nouvelles brigades
Gérald Darmanin a ensuite résumé d’une phrase les négociations en cours: "Moi j’ai dit: "on fait 200 brigades en dur si vous le souhaitez", mais si les élus veulent s’adapter, on s’adapte". En clair, les élus qui veulent voir rapidement –et à peu de frais– des gendarmes dans leurs rues, se contenteront des brigades volantes. Ceux qui s’accrochent aux créations de casernes classiques devront quant à eux attendre et investir.