C’est une forme de criminalité récurrente et très juteuse pour leurs auteurs. Les attaques de camions ou d’entrepôts, contenant des produits à haute valeur ajoutée (tabac, parfums, téléphones portables, ordinateurs…). Ces vols de fret, souvent accompagnés de séquestrations et de violences, sont commis par des bandes très mobiles. Ils causent des préjudices allant de plusieurs centaines de milliers d’euros à plus d’un million d’euros à chaque fois. Les malfaiteurs suivent par exemple un camion à la sortie de l’entrepôt. Ils bloquent le véhicule sur une petite route en se faisant passer pour des policiers avec brassards de police et gyrophares. Le chauffeur se voit retenu quelques minutes, le temps pour les malfaiteurs de s’emparer du camion. Le contenu du poids lourd est déchargé un peu plus loin dans un hangar discret ou transféré dans un autre véhicule.
Depuis de nombreux mois, les gendarmes et les policiers constataient des vols de fret dans les départements de l’Aube, du Loiret, de la Marne et de l’Essonne. Le 12 février 2025, le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris ouvre alors une information judiciaire. Pour « vols en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou délit ».
Des gens du voyage appartenant au grand banditisme
Sur commission rogatoire d’un juge d’instruction, l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) cible alors une équipe de malfaiteurs, issus des gens du voyage, appartenant au grand banditisme francilien. L’OCLDI, dirigé par le général Marc de Tarlé, mène l’enquête. Il déploie son groupe d’observation surveillance (GOS-OCLDI) en collaboration avec la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) de Versailles. Les GOS de la Gendarmerie réalisent des missions d’observation-surveillance nécessitant la mise en œuvre de compétences techniques et tactiques complexes (filatures, poses de balises, sonorisations…). Ils participent ainsi à la matérialisation des preuves, notamment en matière de criminalité organisée.
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Une opération de grande ampleur Police/Gendarmerie
Le 9 septembre 2025, policiers et gendarmes déclenchent une vaste opération judiciaire sur la région Île-de-France. Elle engage donc l’OCLDI, le GOS-OCLDI et la BRI Versailles. Il y a aussi une équipe du GIGN, la brigade de recherches et d’investigations financières (BRIF), les BRI d’Orléans et de Creil, les SR de Versailles et de Paris, la direction interdépartementale de la police des Yvelines, la section d’appui judiciaire (SAJ) de la gendarmerie d’île-de-France (police technique et scientifique). Les policiers et les gendarmes filent les malfaiteurs. Ils vont alors réaliser un flagrant délit parfait. Ils constatent la séquestration du chauffeur d’un camion transportant des parfums (valeur de 4 millions d’euros) à Saint-Quentin (Aisne). Neuf personnes, dont le chef âgé d’une cinquantaine d’années, sont interpellées dans l’Essonne et dans l’Aisne. Lors des perquisitions, les enquêteurs retrouvent l’intégralité de la cargaison de parfums.
Des colis piégés avec des balises parmi le fret
Pour faire face à ce type de criminalité, les forces de sécurité et les entreprises multiplient les parades. Les camions, transportant ce fret à haute valeur ajoutée, sont équipés – avec l’accord du chauffeur – de caméras qui suivent en temps réel le parcours des camions. Des colis « piégés » peuvent aussi contenir des balises qui permettent de les tracer et de les retrouver rapidement.
PMG
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