Un trentenaire a été mortellement blessé par balle, dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 mai à Augé (Deux-Sèvres), par un gendarme qui s’estimait menacé. La garde à vue du gendarme par l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) a été levée jeudi à la mi-journée.
Tapage nocturne dans un garage
Les faits se sont produits un peu avant minuit, mardi soir, sur les lieux « d’un tapage nocturne avec une musique extrêmement forte » provenant d’un garage, selon Sophie Lacote, procureure de la République à Niort. Trois gendarmes ont signalé leur arrivée sur les lieux. Ils ont alors brièvement aperçu un homme passant la tête derrière un rideau de toile posé sur l’entrée du garage. Il a ensuite disparu de la vue des gendarmes sans leur répondre.
Deux des trois gendarmes se sont avancés jusqu’au rideau. L’un d’eux est alors entré. Le militaire avait à ce moment un « contact visuel avec l’individu qui se mettait à hurler, muni d’un objet reflétant la lumière », selon le parquet. Selon deux sources au sein de la Gendarmerie, il s’agirait d’une matraque télescopique. « Alors que (le gendarme) reculait, l’individu s’avançait vers lui, menaçant, tenant l’objet au-dessus de sa tête« , acculant le gendarme « dans un coin de la propriété », précise Sophie Lacote. Elle a fait état de deux tirs du militaire avec son arme de service après « plusieurs injonctions ».
Gendarme depuis 13 ans
Le décès de la victime, âgée de 33 ans, touchée à l’abdomen, a été constaté à 0h55, malgré plusieurs tentatives de réanimation. L’autopsie a révélé que l’homme était mort d’une hémorragie interne provoquée par la balle sur son flanc droit. L’auteur des tirs, âgé de 38 ans, gendarme depuis 13 ans, avait alors été placé en garde à vue aux premières heures de mercredi par des gendarmes de l’IGGN. En cas de mort d’homme, le ou les gendarmes concernés sont en effet placés dès que possible en garde à vue par l’IGGN pour les entendre le plus rapidement possible. Les dépistages d’alcool et de stupéfiants se sont révélés négatifs pour les trois gendarmes.
Deux enquêtes distinctes
Le parquet de Niort a ouvert deux enquêtes distinctes. La première pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à l’IGGN. La seconde pour « violences avec arme et menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à la section de recherches de Poitiers.
(Actualisé avec fi ngarde à vue gendarme, autopsie de l’homme décédé)
PMG (avec AFP)
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