Traditionnellement placés en tête des troupes défilantes, les gendarmes introduiront cette année encore la quasi-totalité des séquences du défilé 14-Juillet.
À commencer par les motocyclistes de l'escadron motocycliste de la Garde républicaine qui escorteront le président de la République de l'Elysée jusqu'à l'avenue des Champs-Élysées. Au niveau de la place de l’Étoile, où sont stationnés les véhicules du défilé motorisé, le président embarquera à bord du command car, conduit par un gendarme. Le cortège sera alors rejoint par les cavaliers de la Garde républicaine et leurs montures –en tête desquels on retrouve les musiciens de la fanfare de la cavalerie– avant d'entamer la descente des Champs-Élysées. Au côté du chef d'état-major des armées, Emmanuel Macron en profitera pour passer en revue les troupes avant le défilé.
Arrivée place de la Concorde, l'escorte mixte de motocyclistes et de cavaliers de la Garde laissera le président, accueilli par la Première ministre et le ministre des Armées, puis les chefs d'état-majors de l'armée de Terre, de la Marine, de l'armée de l'Air et de l'Espace, ainsi que le directeur général de la Gendarmerie. Avant de rejoindre la tribune présidentielle, le chef de l'État recevra les honneurs militaires du détachement de la Garde républicaine, composé de la Musique de la Garde, du drapeau du 1er régiment d'infanterie (RI) et de sa garde, ainsi que de compagnies de sécurité et d'honneur du 1er RI et du 2e RI. S'ensuivra une animation célébrant les 70 ans du Bagad de Lann-Bihoué, à laquelle participera également la Musique des équipages de la flotte de Toulon.
Les gendarmes défilants
Après le passage des nations invitées et du bloc des troupes mises à l'honneur –constitué de militaires des trois armées engagés sur des missions défensives ou de réassurance sur le flanc Est de l'Europe–, l'École des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN) sera la première à défiler, suivie un peu plus loin, par une des écoles de sous-officiers de la Gendarmerie (Esog). Après les écoles militaires, la Gendarmerie ouvrira la marche aux armées avec deux blocs marchants. Le premier sera constitué de gardes républicains du 1er et du 2e régiment d'infanterie. Il sera suivi par un détachement d'une septantaine de gendarmes du commandement de la Gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend). Une première pour cette entité créée officiellement en février 2021 et opérationnelle depuis environ un an.
Les cybergendarmes défileront sur les Champs-Elysées pour le 14-Juillet
Le défilé à pied sera suivi de la seconde partie du défilé aérien. Trois hélicoptères "Choucas" des Forces aériennes de la Gendarmerie (FAGN), un EC-145 et deux EC-135, le clôtureront, accompagnés d'un de leur homologue H-145 "Dragon" de la Sécurité civile.
Pendant ce temps, au sol, les quelque 180 véhicules, engins et motos du défilé motorisé s'élanceront sur la plus belle avenue du monde. Un bloc de 62 motocyclistes, parmi lesquels des gendarmes du Centre national de formation à la sécurité routière (CNSFR), ouvrira la voie.
Ce sera ensuite aux 200 chevaux du régiment de cavalerie de la Garde républicaine de clôturer le défilé, avant la mise en place de l'animation finale.
Un drone parmi les aéronefs du défilé
Au total, 6.300 participants défileront pour cette édition du 14-Juillet, dont 5.000 à pied. À noter, la présence aux côtés des 64 avions et 26 hélicoptères du défilé aérien, d'un drone Reaper. Une grande première qui représente aussi l'action des forces aériennes françaises aujourd'hui, ce vecteur étant de plus en plus utilisé en opérations. Celui-ci sera piloté depuis sa base, à Cognac.
Au-delà du cérémonial, ce défilé militaire est aussi "une occasion de montrer la détermination des troupes françaises, (…) prêtes à défendre les Français sur le territoire et à l'étranger", souligne le général de corps d'armée Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris. Il permet ainsi d'affirmer leur "haut niveau d'engagement", de "marquer la solidité stratégique avec nos partenaires européens", et enfin de "valoriser nos équipements".
Le symbole de la Flamme pour un double hommage
Après un 14-Juillet tourné vers l'avenir l'an passé, l'édition 2022 du défilé militaire de la Fête nationale aura pour thème: "Partager la Flamme". Derrière ce slogan, un double hommage. D'abord, celui rendu à la Flamme de la Résistance "qu’il faut entretenir pour faire vivre l’héritage mémoriel", avec un clin d’œil au dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, qui nous a quitté en octobre 2021 à l'âge de 101 ans.
Décès d’Hubert Germain, le der des ders des Compagnons de la Libération
Le second hommage est rendu à la Flamme Olympique, dont la France est dépositaire en attendant la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. L'animation finale rendra ainsi hommage à "l'excellence académique et sportive" de la France, mettant en avant les lycées militaires de la Défense, ainsi que les maisons d'éducation de la Légion d'honneur, puis les décorés civils et militaires des dernières Olympiades de Pékin et Tokyo.
Parmi les sportifs présents se trouveront des athlètes de haut niveau du Bataillon de Joinville, auquel appartiennent les sportifs de haut niveau de la Gendarmerie nationale. On pourrait donc y retrouver certains d'entre-eux comme l'adjudante Clarisse Agbégnénou, le maréchal des logis-chef Jean Quiquampoix, la maréchale des logis Manon Brunet, le maréchal des logis Maxime Pauty, ou encore la taekwondoïste Althéa Laurin qui a récemment rejoint l'équipe des sportifs de haut niveau de la Gendarmerie.
Cinq gendarmes distingués par la Légion d’honneur ou le Mérite après leurs médailles à Tokyo
Une préparation en quatre temps
En coulisses, l'événement se prépare depuis bien longtemps. "(Sa) préparation est un exercice qui commence dès le 15 juillet", indique le général Abad. C'est-à-dire un an en amont. Ensuite, dès l'automne, tous les acteurs sont réunis et indiquent les points clés de leur calendrier sur l'année à venir, comme par exemple des anniversaires d'unités ou la mise en place de nouveautés comme la création d'unités ou l'entrée en service de nouveau matériel. Troisième étape de cette préparation: la phase politique, avec la concertation des différents états-majors avec le ministère des Armées et l'Élysée. L'ensemble des composantes du défilé sont alors arrêtées et les unités défilantes désignées.
Vient enfin le temps de la préparation effective des troupes, car faire marcher au pas cadencé près de 5.000 personnes et faire voler ou circuler différents types de véhicules et aéronefs n'est pas chose facile. D'abord réalisé en sein des unités, l'entrainement des troupes se poursuit, généralement en Ile-de-France, pendant les semaines qui précèdent le défilé. Il se termine par une série intensive de répétitions où chaque geste est scruté à la loupe, millimétré et chronométré. Tout devant être parfait le jour-J, lors de la descente des Champs et le passage devant les caméras et les différentes tribunes officielles.