Le projet de loi de finances pour l’année 2023 fait la part belle au ministère de l’Intérieur. Sans surprise – la plupart des dispositions ayant déjà été annoncées à travers le projet de loi d’orientation et de programmation de la Place Beauvau (Lopmi) – les troupes de Gérald Darmanin obtiennent des crédits en hausse.
Le budget 2023 du ministère de l’Interieur est historique, avec une hausse de 1 milliard 250 millions d’euros et plus de 3000 emplois créés, dont 2874 policiers et gendarmes. Cette priorité donnée à la sécurité de nos concitoyens est conforme aux engagements @EmmanuelMacron
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 26, 2022
Avec plus de 3.000 créations de postes, le ministère de l’Intérieur et des outre-mer est en effet l’un des gagnants du budget 2023. Une manière pour le gouvernement de montrer la place centrale des enjeux régaliens dans sa gestion du pouvoir. Concrètement, les gendarmes et les policiers vont bénéficier d’un budget abondé de plus d’un milliard d’euros et de l’essentiel des nouveaux emplois publics.
Si la hausse est qualifiée d’historique, elle est sérieusement à nuancer. En 2022, l’Intérieur avait obtenu plus, avec 1,5 milliards d’euros. Cette année faste avait suivi une année 2021 plus chiche, avec seulement 200 millions d’euros d’augmentation pour la mission “Sécurités”.
Ce qu’il faut retenir du budget 2022
Remplacement des GAV
À propos des gendarmes, l’Intérieur signale qu’une partie des renforts sera consacrée au développement d’une gendarmerie verte, dédiée à la protection de l’environnement, tandis qu’un millier de sous-officiers sont attendus dans les Psig pour remplacer les gendarmes adjoints volontaires (GAV) en poste.
L’Intérieur signale également l’augmentation du budget consacré aux réserves opérationnelles, doté de 276 millions d’euros. Cette somme “permettra de recruter des réservistes supplémentaires” , selon l'Intérieur. Mais elle devrait d’abord être fléchée vers la Police nationale, qui doit réussir à lancer vraiment sa réserve opérationnelle.
Agence du numérique
Sur les moyens, la Place Beauvau insiste sur le renouvellement de la flotte d’hélicoptères, l’immobilier avec notamment la réhabilitation de casernes et sur le lancement de projets numériques structurants avec la création au 1er janvier de la nouvelle agence du numérique des forces de sécurité intérieure.
Hors Gendarmerie, l’un des gros postes de dépense réside dans le regroupement des services centraux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur un site unique, les anciens locaux du quotidien Le Parisien. Cette “transformation majeure à l’appui des missions de ce service en matière de lutte contre le terrorisme et de défense des intérêts fondamentaux de la nation” nécessite un effort financier conséquent de 1,3 milliards d’euros de 2020 à 2028.