L’édition 2023 du traditionnel défilé militaire du 14-Juillet, jour de la Fête nationale, s’annonce inédite pour les gendarmes, et ce, pour plusieurs raisons. Par leur nombre tout d'abord puisqu'ils seront 600 à participer à ce défilé et aux animations, hors dispositifs de sécurité. Plusieurs nouveautés sont également à signaler. Tour d'horizon des membres de la Gendarmerie à découvrir, dans l'ordre chronologique de passage.
Comme le veut la tradition, juste après les troupes mises à l’honneur, ce sont les écoles militaires qui ouvriront le bal des unités défilantes. En deuxième position, à la suite de l’Ecole Polytechnique, l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN) sera ainsi représentée par un bloc de 136 personnels défilants, emmené par le colonel Sung-Dae Faucon, directeur des enseignements de l’EOGN. Le commandant des troupes sera suivi par le drapeau de l’école et sa garde, composée de six élèves, le lieutenant-colonel La Combe, commandant du 2e groupement d’instruction, un rang de huit cadres et un bloc de 120 élèves-officiers de la 129e promotion, qui porte le nom de «connétable Bertrand du Guesclin».
Dix blocs plus loin, ce sera au tour de l’Ecole de gendarmerie de Montluçon de représenter la formation initiale des futurs sous-officiers et gendarmes adjoints volontaires. En tête, le général de brigade Laurent Vidal, commandant l’école sera suivi du drapeau et de sa garde, puis du chef de la division de l’appui à la formation, du commandant de le 8e compagnie, des commandants de peloton et enfin des élèves-gendarmes de cette compagnie d’instruction. Au total : 85 militaires.
Depuis sa création, en 1976, l’école de gendarmerie de Montluçon a formé 9.654 gendarmes adjoints volontaires, 45.727 sous-officiers de gendarmerie, 217 gendarmes issus de la passerelle et 435 sous-officiers du corps de soutien technique et administratif de la gendarmerie. Elle peut accueillir jusqu’à 1.300 élèves en même temps. En 2023, elle assurera ainsi la formation initiale de 2.160 élèves-gendarmes ou élèves-gendarmes adjoints volontaires.
Régiments d'infanterie de la Garde républicaine
Tradition militaire oblige, c’est la Gendarmerie nationale qui défile en tête des troupes à pied. Et c’est une fois de plus la prestigieuse Garde républicaine qui la représentera cette année, avec tout d’abord, son 1er régiment d’infanterie (1er RI), basé à Nanterre, chargé des missions de sécurité liées au palais de l’Élysée et à la présidence de la République. 59 gardes républicains du 1e RI défileront, avec en tête, la Musique de la Garde républicaine, dirigée par le capitaine Frédéric Foulquier, puis le colonel Frédéric Poulain, commandant le 1er RI, un porte drapeau et sa garde, le commandant en second du régiment, un commandant d’unité, deux commandants de pelotons et 48 militaires du régiment.
Ils seront suivi de près par le 2e régiment d’infanterie (2e RI) de la Garde républicaine, basé à Paris, qui est quant à lui en charge de la protection du Parlement français. C’est d’ailleurs la seule force armée habilitée à pénétrer dans les enceintes parlementaires. Ce second bloc de 59 gardes républicains est dirigé par le colonel Xavier Châtillon, commandant le 2e RI, un porte-drapeau et sa garde, le commandant en second, un commandant d’unité, deux commandants de pelotons, et 48 militaires du 2e RI.
Les réservistes de la SNCF
Un peu après, c’est un bloc double qui va mettre à l’honneur les réservistes militaires. Il sera composé, tout d’abord, de 49 militaires de réserve de la 9e brigade d’infanterie de Marine (BIMa), implantée à Poitiers, dans la Vienne. Au sein de cette brigade de combat interarmes, ce sont des réservistes de la 25e compagnie de franchissement et de réserve du 6e régiment du Génie (RG), basé à Angers, qui vont défiler. Il s'agit de la seule compagnie de franchissement de réserve de l’armée de Terre.
À côté, défileront également (et c’est une première!) 49 réservistes opérationnels employés de la SNCF. Parmi eux, une grande majorité sont des membres de la Sûreté ferroviaire de la SNCF. Venus de toute la France, toutes et tous sont réservistes opérationnels de la Gendarmerie nationale, de l’armée de Terre, de la Marine nationale, de l’armée de l’Air et de l’Espace, du service de l’énergie opérationnelle. Ils seront emmenés par le colonel de réserve Franck Bertin, référent Défense de la SNCF. Labellisée “partenaire de la Défense”, l’entreprise vient de renouveler son partenariat avec la Garde nationale, qui consiste notamment à libérer ses salariés réservistes un certain nombre de jours pour qu’ils puissent effectuer des missions de réserve, tout en conservant leur rémunération. Une véritable incitation à l’engagement qu’ont depuis suivie de nombreuses entreprises.
Première fois pour la DGA et ses gendarmes
Comme L’Essor le signalait il y a quelques semaines, la Direction générale pour l’Armement (DGA) va défiler pour la première fois sur les Champs-Elysées ce 14 juillet 2023, 62 ans après sa création en 1961. Et parmi ces personnels, figurent des militaires de la Gendarmerie de l’Armement (GArm). Cette formation spécialisée de la Gendarmerie nationale est chargée d’exécuter les missions de polices administrative, judiciaire et militaire sur tous les sites relevant de l’autorité du délégué général pour l’Armement, et dont elle participe à la protection. Elle assure également la protection des hautes autorités de la DGA.
Des gendarmes de l’Armement au prochain défilé du 14-Juillet
Des gendarmes dans les airs
Après le passage des troupes à pied, clôturé comme le veut la tradition par les légionnaires et leur marche plus lente, il faudra ensuite lever les yeux pour découvrir les gendarmes suivants, avec la seconde partie du défilé aérien, celui des hélicoptères. Et pas la peine d’attendre longtemps puisque les hélicos bleus des Forces aériennes de la Gendarmerie nationale (FAGN) défileront cette année dans l'ordre protocolaire, c'est-à-dire en tête ! Une première car ils avaient pour habitude de fermer la marche, avec les appareils de la Sécurité civile.
Ils seront 18 gendarmes navigants (dont trois femmes pilotes) à survoler la Capitale et la tribune présidentielle cette année, répartis dans six hélicoptères: deux AS-350 (Écureuil), en service de 1982 pour des missions polyvalentes, deux EC-135, en service depuis 2009 et incarnant les volets judiciaire et sécurité publiques des missions des forces aériennes, ainsi que deux EC-145 qui, bénéficiant d'une plus grande capacité, sont utilisés depuis 2002, notamment pour des missions de projections, de secours et d'intervention en milieux spécialisés.
Comme l'an passé, c'est le lieutenant-colonel Jean- François Gauchery sera leader de la formation aérienne. Pilote d’essai de la Gendarmerie nationale, il est le chef de “l’équipe de marque” qui teste actuellement le H160 version Gendarmerie, dont dix appareils rejoindront prochainement la flotte des FAGN. Deux H160 d'Airbus Helicopters, en versions grises, participeront d'ailleurs au défilé aérien avec les appareils de l'Aviation légère de l'armée de Terre (Alat) et la Marine nationale.
D’ailleurs, la formation aérienne de la Gendarmerie célèbre aussi cette année un anniversaire particulier : ses 70 ans. Créées en 1953, les FAGN, dont la devise est «Par le ciel, pour servir», disposent aujourd’hui d’une cinquantaine d'hélicoptères, répartis sur l’intégralité du territoire dans une trentaine d’unités. Leur état-major est implanté à Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines, au sein de la base aérienne 107.
En 2022 les FAGN ont effectué 15.683 missions, 17.415 heures de vol (dont 1.900 de nuit), et 405 opérations de recherche de malfaiteurs. Elles ont également assisté et secouru 5.887 personnes.
Un hélico de la Gendarmerie dérouté sur Paris pour une urgence vitale
62 motocyclistes
Les escortes font partie de leurs missions. En quelques sorte, c'est ce que vont faire les 62 motocyclistes de la Gendarmerie et de la Police nationales qui défilent en tête du défilé motorisé. 31 motocyclistes de l'Arme formeront un seul bloc avec à leur côté, 31 motards de la Police.
Côté Gendarmerie, ce seront intégralement des instructeurs et stagiaires du Centre national de formation à la Sécurité routière (CNFSR), basé à Fontainebleau, en Seine-et-Marne, qui défileront avec à leur tête, le lieutenant-colonel Cyrille Cousi, commandant en second du CNFSR. Récemment brevetés, ces jeunes motocyclistes vont prochainement rejoindre leur affectation en unité de sécurité routière.
Côté Police, c'est un bloc représentatif qui circulera, formé par trois officiers, douze motards de la sécurité publique, sept issus des compagnies motos des CRS, sept de la préfecture de police de Paris et deux de la direction centrale du recrutement et de la formation de la Police nationale.
200 chevaux de la Garde républicaine
Une fois les défilés aériens, à pied et motorisé passés, le régiment de cavalerie de Garde républicaine –autre composante majeure de cette subdivision d'Arme de la Gendarmerie– clôturera le défilé avec 200 chevaux et leurs cavaliers. Le bruit des sabots, si reconnaissable, ne sera pas le seul que le public pourra entendre. La fanfare de cavalerie ouvrira en effet la voie, suivie par le colonel Gabriel Cortès, commandant le régiment de cavalerie de la Garde, son commandant en second, le commandant de régiment adjoint, l’étendard et sa garde, puis les trois escadrons de cavalerie.
Outre les missions protocolaires d'honneur et de prestige, les cavaliers de la Garde républicaine sont employés tout au long de l'année pour des missions de sécurité publique générale, en appui des unités de la gendarmerie départementale. Ils arment pour cela 11 postes à cheval permanents, deux groupes de cavalerie, un détachement au peloton de surveillance et d’intervention à cheval en Nouvelle-Calédonie, et 15 postes à cheval saisonniers. Ils peuvent également effectuer des services d’ordre à l’occasion d’événements majeurs. Au total, les cavaliers mènent ainsi plus de 15.000 patrouilles par an.
Cadets et réservistes à l’honneur dans le tableau final
Le tableau final de cet événement sera un hommage à Jean Moulin, aux créations du Conseil national de la Résistance et de la médaille de la Résistance, ainsi qu’à l’écriture du Chant des partisans. Dans cette animation qui se déroulera devant la tribune présidentielle, installée place de la Concorde, une quarantaine de réservistes de la Garde nationale (dont huit appartiennent à la Gendarmerie), et vingt cadets de la Gendarmerie seront mis à l’honneur. Ils incarnent eux aussi la thématique choisie pour cette édition 2023 du 14-Juillet: les “forces morales de la Nation”.
Les cadets de la Gendarmerie, une autre voie pour s’engager
Bleuet de France
Enfin, il est à noter que le ministère des Armées a annoncé, dans un communiqué, que –pour la première fois et à la demande du Président de la République Emmanuel Macron– l’ensemble des militaires défilant sur les Champs-Elysées le 14 juillet 2023 porteront un Bleuet de France. Symbole d’espoir, alors qu’elle était la seule à pousser dans les tranchées boueuses lors de la Première Guerre mondiale, cette petite fleur bleue est devenue par la suite symbole de la solidarité et de soutien avec les militaires, et notamment ceux tués ou blessés, ainsi que leurs familles, à l’image du coquelicot britannique largement popularisé au Royaume-Uni et dans les nations du Commonwealth. D’ailleurs, outre les défilants, “l’ensemble du public et plus largement la population sont également invités à arborer la petite fleur bleue nationale”.
Loïc Picard
(Mise à jour)
Ajout de la retransmission vidéo pour voir ou revoir le défilé du 14 juillet 2023 :