C'est une intervention peu banale qu'ont eu à réaliser les gendarmes de la section aérienne de Villacoublay, mardi 14 mars 2023, à Paris. Alors que ce type d'action très technique est généralement l'apanage des hélicos affectés en montagne ou en zone littorale, l'équipage francilien a effectué un hélitreuillage au-dessus des toits de Paris.
Résident au dernier étage d'un immeuble ancien, peu praticable pour les services de secours, un homme avait été victime d'un arrêt cardio-respiratoire. Une intervention jusque là assez fréquente pour les militaires de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Mais la complexité technique du sauvetage et la situation d'urgence vitale de la victime ont conduit les secouristes à demander l'intervention d'un hélicoptère pour l'évacuer au plus vite. Et c'est un appareil de la Gendarmerie nationale qui a répondu présent.
#CoupDeCoeur 💙 À la suite d'une intervention des @PompiersParis pour secourir une personne en arrêt cardio-respiratoire, les @forcesaeriennes de la #Gendarmerie ont été mobilisées.
Grâce à la réactivité de la chaîne d'intervention, la victime a pu être transporté à l'hôpital. pic.twitter.com/pMeXQk2mGZ— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) March 16, 2023
En mission en Seine-et-Marne, l'équipage composé d'un jeune pilote et d'un mécanicien de bord, s'est dérouté pour venir prêter main forte aux sapeurs-pompiers et effectuer une "extraction d'extrême urgence", précisent les forces aériennes de la Gendarmerie (FAGN). Sur place, la victime a pu être hélitreuillée avec un secouriste du groupe d'intervention en milieu périlleux (Grimp) des pompiers de Paris.
Au total, l’intervention des sapeurs-pompiers aura duré plus d’une heure et demie. "La réactivité de l'ensemble de cette chaîne d'intervention a permis (que l'homme) soit transporté en sécurité et dans la continuité des premiers soins jusqu'à l'hôpital", complètent les FAGN.
Retour du bleu dans le ciel parisien
La Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ne dispose pas d'hélicoptère. En cas de besoin d'un moyen aérien, elle fait généralement appel aux appareils de la Sécurité civile, basés à l'ouest de Paris, ou à ceux de la Gendarmerie, implantés sur la base militaire de Villacoublay. Mais ce type d'intervention aérienne reste exceptionnelle. En règle générale, notamment lorsque le nombre de victimes est important et que certaines nécessitent une évacuation rapide dans ou hors de Paris, les hélicoptères se posent sur une place ou un boulevard, préalablement sécurisé par les forces de police. Les opérations d'hélitreuillage sont encore plus rares. Par ailleurs, le survol de Paris étant interdit, seuls les appareils de la Sécurité civile et de la Gendarmerie y sont autorisés à y intervenir, à de très rares exceptions comme par exemple les équipes de police du ciel de l'armée de l'Air et de l'Espace, en cas de mission d'interception d'un appareil non autorisé.
A noter que, sous le mandat de Didier Lallement à la Préfecture de police de Paris, les hélicoptères de la Gendarmerie étaient persona non grata dans le ciel de la capitale… Avec cette intervention d'urgence d'un équipage de l'Arme, cette époque semble donc révolue depuis l'arrivée aux commandes du nouveau préfet de police Laurent Nuñez. Une bonne chose puisqu'à défaut d'une escorte du GIGN pour un procès à très hauts risques, cette fois, l'hélico bleu et son équipage ont sans doute permis de sauver une vie !
L’hélicoptère de la Gendarmerie persona non grata au-dessus de la capitale