Un motard condamné pour violence après avoir percuté un gendarme lors d’un rodéo

Photo : Les gendarmes sont engagés dans la lutte contre les rodéos (photo d'archive / L'Essor)

22 mai 2024 | Opérationnel

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Un motard condamné pour violence après avoir percuté un gendarme lors d’un rodéo

par | Opérationnel

Un gendarme adjoint volontaire (GAV) de 22 ans a été renversé, le 19 mai 2024 à Saint-Etienne-de-Montluc (Loire-Atlantique), par un motard qui tentait de fuir un contrôle lors d’un rodéo. Le militaire du rang a été blessé à l’épaule. Son indisponibilité est fixée à un mois. Cette blessure l’empêchera sans doute d’honorer sa participation aux épreuves physiques du concours de sous-officier, prévues début juin.

Jugé le 21 mai 2024 en comparution immédiate par le tribunal de Nantes, le prévenu a écopé d’une peine d’un an de prison avec sursis simple et d’une suspension de permis de conduire de trois mois. Il devra aussi indemniser le gendarme adjoint et son chef de patrouille.

"Véritable fléau"

Comme l’explique Ouest-France, les faits se sont produits sur un chemin de cette commune située à vingt kilomètres de Nantes. Vers 16h30, un jeune gendarme adjoint a été percuté de face par un homme qui circulait sur une motocross de 150 cm3, non homologuée pour la voie publique. "Le but était d’éviter les risques et il nous a foncé dessus", regrette le commandant de brigade, à l’origine du contrôle, qui se trouvait dix mètres plus bas, sur la côte où a eu lieu l’accident. Présente à l’audience, la commandante de la compagnie de gendarmerie de Nantes, Cécilia Agez ajoute: "C’est un véritable fléau depuis deux ans et nous avons des plaintes chaque week-end depuis trois mois".

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Le gendarme adjoint blessé devait passer les épreuves physiques du concours de sous-officier

Accompagné de deux autres pilotes qui ont réussi à passer le barrage et à prendre la fuite, le prévenu nie avoir "voulu renverser" le gendarme. "J’ai esquivé le premier gendarme en donnant un coup de guidon et après j’ai perdu le contrôle". Une version que conteste le commandant : "Le chemin fait deux mètres de large et j’ai une envergure d’1,80 m, la seule solution était de freiner".

La procureure Elsa Guyon n’est également pas convaincue par les explications du prévenu. Selon elle, l’infraction de violence est bien caractérisée. "Nous sommes sur un cas d’école de dispositif bien préparé où il y a eu une volonté délibérée de heurter un gendarme", souligne-t-elle. Elle ajoute que le prévenu a eu peur du contrôle car "son jouet", acheté 2.800 euros en décembre 2023, risquait d’être confisqué par les gendarmes. La magistrate a ensuite requis une année de prison assortie d’un sursis probatoire avec l’obligation d’effectuer 35 heures de travail d’intérêt général.

Inconnu de la justice, le prévenu, qui vit à Vigneux-de-Bretagne, a été décrit comme un employé modèle par son patron qui a tenu à préciser qu’il aidait financièrement ses proches. Finalement, le tribunal de Nantes l’a condamné à un an de prison avec sursis simple, et à trois mois de suspension de permis de conduire. Sa moto a été confisquée.

Egalement coupable de violence, il devra s’acquitter d’une amende de 385 euros et suivre un stage de sensibilisation sur la sécurité routière. Il devra enfin indemniser les préjudices du commandant de brigade et du gendarme adjoint volontaire pour qui une expertise médicale a été ordonnée. Victime d’une luxation de l’épaule, ce dernier est sur le flanc pour une durée d’un mois. Il devait, logiquement, passer les épreuves physiques du concours de sous-officier, début juin. Une perspective que sa blessure risque de remettre en question…

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