<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Tous les gendarmes seront désormais formés aux risques de corruption liée aux trafics de drogue

Photo : Le magistrat Jean-Michel Gentil, chef de l'Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) depuis le 1er août 2023. (Photo: CSC/L'Essor)

14 février 2024 | Vie des personnels

Temps de lecture : 2 minutes

Tous les gendarmes seront désormais formés aux risques de corruption liée aux trafics de drogue

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En place depuis sept mois à la tête de l'Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN), Jean-Michel Gentil était entendu avec ses collègues des inspections générales de la Police et des Douanes par la commission d'enquête sénatoriale sur le narcotrafic au sujet des risques de corruption des forces de sécurité.

Corruption chez les gendarmes : un "épiphénomène"

L'ancien juge d'instruction a dit que les "manquements" (34 dossiers ces quatre dernières années) en relation avec les stupéfiants (consommation, trafic…) commis par des gendarmes, dont 56% par des gendarmes adjoints volontaires, constituaient un "épiphénomène" dans l'Arme. Il a ajouté que l'IGGN n'avait aucun dossier en matière de corruption liée au narcotrafic. Pour autant, a poursuivi Jean-Michel Gentil, il faut "rester attentif aux fragilités" que pourraient posséder certains gendarmes, comme des fréquentations passées ou une précarité financière, assurant que les forces de sécurité intérieures restent une cible pour les trafiquants de stupéfiants.

Pour prévenir les risques de corruption et d'atteintes à la probité, le chef de l'IGGN a détaillé deux dispositifs. En premier lieu, le criblage lors du recrutement, grâce à un bureau spécialisé de la Gendarmerie pour vérifier les antécédents des futurs gendarmes qui peut s'appuyer sur le Service national des enquêtes administratives de sécurité (SNEAS). Second dispositif: la sensibilisation aux risques de corruption, lors de la formation initiale, même s'il n'existe pas de guide pratique sur le sujet. À l'Ecole des officiers de la Gendarmerie (EOGN), les élèves-officiers suivent une formation d'éthique et de déontologie et disposent du Mode de raisonnement éthique (MRE) qui permet au futur officier de réfléchir par lui-même aux risques d'atteintes à la probité. Mais Jean-Michel Gentil souligne qu'il n'existe pas de dispositif de ce type dans les écoles de sous-officiers. La direction de la Gendarmerie est donc en train de créer une formation sur ces risques. Elle sera accessible à tous les personnels, dans le cadre du plan pluriannuel (2024-2027) de lutte contre la corruption.

Une autre formation est à l'étude, conjointement avec la Police et les Douanes, pour créer un premier niveau de sensibilisation aux risques de corruption et un second niveau, plus approfondi, à des destinations des officiers de police judiciaire.

PMG

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