Le relais de la flamme olympique commencera à Marseille le 8 mai 2024 et se terminera Paris le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux, le 26 juillet. Chaque jour, des relayeurs se succéderont sur des segments d’une distance d’environ 200 mètres, pour un total de près de 20 kilomètres par jour, avec à leurs côtés l’un des gardiens de la flamme, également membre de la Gendarmerie ou de la Police, mais aussi de la Sécurité civile ou des armées, dont le rôle est de veiller à ce que celle-ci ne s’éteigne jamais lors des passages de relais.
Afin de sécuriser ce relais, les forces de sécurité intérieure seront donc particulièrement mobilisées. Un dispositif conséquent sera mis en place, sous un pilotage motocycliste qui fermera la bulle : unités de force mobile, d’intervention spécialisée, de lutte anti-drone… Inséré dans ce dispositif, un cordon de sécurité, composé de « runners », entourera le relayeur et le gardien. Au nombre de 96 (48 policiers et 48 gendarmes), ces « runners » se déploieront en modules de six personnels, pouvant monter en puissance jusqu’à 24 (soit quatre modules), selon un principe de gradation, soit en opportunité, soit selon un plan d’action préparé en amont. La moitié de ces modules est commandée par un policier, l’autre par un gendarme. L’objectif de la mission est simple : interdire l’accès à la flamme et la protéger de toute agression et dégradation.
Appel à volontaire et formation
Les gendarmes et policiers « runners » ont répondu à un appel à volontaires diffusé à l’automne dernier, et ont été sélectionnés en fonction de leur parcours professionnel et de leurs aptitudes sportives.
Au cours de sessions de formation, d’une semaine chacune, l’ensemble de ces 96 gendarmes et policiers sont en cours de formation à Beynes (Yvelines), selon un programme élaboré conjointement par la Gendarmerie et la Police, s’appuyant sur l’expertise de leur unité d’intervention spécialisée respective : le GIGN et le RAID. La semaine du 18 au 22 mars prochain concernera tout le dispositif, à savoir l’ensemble des « runners » et des gardiens de la flamme, avec une simulation d’étape, baptisée étape zéro, dans l’Aube.
Le relais doit traverser "100 sites emblématiques", "plus de 400 villes" et 5 territoires ultra-marins (la Martinique, la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Polynésie française). "65 villes étapes clôtureront chaque jour l'étape", a détaillé le ministère dans un dossier de presse. Les territoires sont censés débourser 150.000 euros (hors taxes) pour voir passer la flamme. La sécurisation du parcours coûtera un million d'euros au ministère de l’Intérieur, selon M. Darmanin.
GIGN, Raid et BRI, associés pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques
Risques d'attaques et de perturbations
Pour l'arrivée de la flamme à Marseille où 150.000 personnes sont attendues, 5.000 policiers et gendarmes seront mobilisés. Le relais de la flamme sera aussi à Paris le 14 et 15 juillet et passera par plusieurs lieux emblématiques de la capitale, comme le Panthéon, le musée du Louvre ou l'Assemblée nationale. Elle passera aussi par le quartier populaire de Belleville. Pour ce parcours dans Paris, 1.600 policiers et gendarmes seront mobilisés pour sécuriser le relais.
Symbole olympique par excellence, la flamme est susceptible d’être la cible d’attaques d’origines diverses et variées, de la mouvance activiste, sociale ou écologique, à la menace terroriste. Le principal risque de perturbation émane de collectifs "environnementalistes d'ultra-gauche", selon Gérald Darmanin, qui a cité "Saccage 2024", "Dernière Rénovation" et "Les Soulèvements de la Terre". "A ce stade, il n'y a pas de velléités de l'ultra droite", a-t-il encore dit.
Il est déjà arrivé dans le passé, lors des précédents relais de la flamme olympique, qu'une torche vienne à s'éteindre, que ce soit par accident, à cause d'un matériel défectueux ou par un acte volontaire. Ce fut le cas par exemple en 1976 lors du relais de flamme des JO de Montréal. À cause d'un violent orage, la flamme s'est éteinte. Rallumée par un organisateur à l'aide d'un simple briquet, elle a été ensuite volontairement éteinte à nouveau pour être rallumée grâce à une flamme de secours réglementaire.
En 2008, la flamme a été éteinte pour des raisons politiques. De passage à Paris dans son parcours devant l'amener jusqu'à Pékin, le feu sacré a été la cible d'activistes pro-tibétains. Les autorités ont été contraintes d'éteindre la flamme à deux reprises.
(Rédaction de L’Essor, avec l’AFP et Gendinfo)
Des primes exceptionnelles pour les gendarmes et les policiers.