Les gendarmes de l’UNPJ désormais protégés par l’anonymat

Photo : Trois des entités qui composent l'Unité nationale de police judiciaire (UNPJ) sont basées à Pontoise (Val d'Oise) : l'IRCGN, le SCRCGN et l'UNCyber. (Photo: UNPJ/Gendarmerie)

29 décembre 2025 | Vie des personnels

Temps de lecture : 3 minutes

Les gendarmes de l’UNPJ désormais protégés par l’anonymat

par , | Vie des personnels

Avec l'intégration de l'UNPJ dans la liste des services et unités concernées, davantage de gendarmes vont bénéficier du respect de l'anonymat.

Les personnels de la chaine judiciaire de la Gendarmerie vont bénéficier de meilleures conditions de sécurité pour mener à bien leurs missions. Dans un arrêté publié dimanche 28 décembre 2025, la liste des services et unités bénéficiant du respect de l’anonymat pour leurs personnels vient d’évoluer. Notamment pour les fonctionnaires et militaires de la Gendarmerie nationale.

Ce texte, signé par le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez à la veille de Noël, modifie la liste actuelle. Celle-ci comportait neuf unités et services de la Gendarmerie dont les personnels doivent rester anonymes. L’un des alinéas de cette liste est ainsi modifié. Auparavant, au sein de l’ex-Pôle judiciaire de la Gendarmerie (PJGN), seules les unités dépendant du Service central de renseignement criminel de la Gendarmerie nationale (SCRCGN) bénéficiaient de cette mesure. Désormais, l’ensemble des personnels de l’Unité nationale de police judiciaire (UNPJ) de la Gendarmerie se voient désormais astreints à l’anonymat.

Plus de 1.000 gendarmes concernés au sein de l’UNPJ

Officiellement créée le 1er septembre 2025, l'Unité nationale de police judiciaire (UNPJ) est basée à Pontoise (Val d'Oise). (Image: UNPJ/Gendarmerie)

Officiellement créée le 1er septembre 2025, l’Unité nationale de police judiciaire (UNPJ) est basée à Pontoise (Val d’Oise). (Image: UNPJ/Gendarmerie)

Ainsi, l’identité de plus de 1.100 personnels répartis au sein de cette nouvelle entité va ainsi se trouver protégée. L’UNPJ, qui a vu le jour officiellement le 1er septembre 2025, regroupe huit unités:

  • le Service central de renseignement criminel de la Gendarmerie nationale (SCRCGN) ;
  • l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) ;
  • l’Unité nationale cyber (UNC) ;
  • l’Unité nationale d’investigation (UNI) ;
  • l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) ;
  • l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) ;
  • l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) ;
  • l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH).

Elle regroupe ainsi les compétences nationales de l’Arme en matière de renseignement criminel, de criminalistique et d’investigation judiciaire.

Lire aussi : Le général Bonneau dévoile les contours de l’Unité nationale de police judiciaire (UNPJ)

Autre modification de la liste des unités bénéficiant du respect de l’anonymat

Outre cet extension à l’ensemble de l’UNPJ, l’arrêté publié récemment au Journal officiel mentionne la suppression, au sein de la liste des unités concernées par ces mesures d’anonymat, du « détachement du GIGN au sein de la Garde républicaine à Paris ». Si des liens étroits subsistent entre le GIGN et le peloton d’intervention de la Garde républicaine (PIGR), celui-ci n’est plus considéré comme un détachement de l’unité d’élite de la Gendarmerie.

Bien qu’ayant une formation renforcée pour mener des interventions d’urgence, gérer des troubles à l’ordre public et assurer la protection des hautes autorités, notamment dans les Palais nationaux, la composition et les missions du PIGR se rapprochent désormais plus de celles des pelotons d’intervention (PI) de la gendarmerie mobile. La Garde républicaine dispose aujourd’hui de sept pelotons d’intervention, rattachés aux compagnies de sécurité et d’honneur des 1er et 2e régiments d’infanterie de la Garde. Outre la sécurité des organismes gouvernementaux et parlementaires (Élysée, Assemblée, Sénat…), ces pelotons d’intervention peuvent aussi renforcer la gendarmerie départementale lors de certaines opérations de police judiciaire de moyenne intensité, ou encore la gendarmerie mobile lors de manifestations importantes et sensibles. Ils effectuent également, à tour de rôle, des renforts outre-mer.

Anonymat pour raisons de sécurité

Un texte datant de 2011 explique ce besoin d’anonymat. Il précise que les missions de ces services et unités « exigent – pour des raisons de sécurité et en application de l’article 39 sexies de la loi du 29 juillet 1881 susvisée – le respect de l’anonymat des fonctionnaires et des militaires qui y servent ».

Le respect de l’anonymat s’applique ainsi à plusieurs milliers de policiers et de gendarmes, affectés dans des unités ou des services sensibles. Le GIGN avait été la première unité concernée par le respect de l’anonymat, en 1995. C’est depuis cette date que les militaires de l’unité d’élite ont toujours le bas du visage masqué lors des cérémonies ou lors de leurs missions.

Cette mesure contient néanmoins des exceptions. Elle ne concerne en effet pas les personnels dont la nomination a fait l’objet d’une publication au Journal officiel. Ce qui explique pourquoi les commandants de ces unités et services apparaissent à visage découvert et sous leur vrai nom, à l’image du général de division Sylain Noyau, chef de l’UNPJ, ou encore du colonel (TA) Benoît Villeminoz, nouveau patron du GIGN.

En plus de l’UNPJ et du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) et ses antennes de métropole et d’outre-mer (AGIGN), les personnels d’autres unités et services bénéficient de cette mesure :

  • La sous-direction de l’anticipation opérationnelle ;
  • La sous-direction de la police judiciaire ;
  • Les sections de recherches ;
  • Les groupes d’observations et de surveillance et les cellules départementales d’observation et de surveillance ;
  • Les bureaux renseignement et les cellules renseignement.

LP et PMG

Lire aussi : Le PJGN devient l’Unité nationale de police judiciaire (UNPJ)

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi