Un gendarme condamné pour avoir volé du matériel de guerre avant de le revendre sur le darknet

Photo : Le gendarme écope également d'une interdiction d'exercer son métier durant trois ans (photo Pixabay)

2 octobre 2025 | Vie des personnels

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Un gendarme condamné pour avoir volé du matériel de guerre avant de le revendre sur le darknet

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Un gendarme du peloton spécialisé de la protection de la gendarmerie (PSPG) écope d’un an de prison avec sursis pour avoir volé des lunettes de visée nocturne avant de les revendre sur le darknet

Un gendarme du peloton spécialisé de la protection de la gendarmerie (PSPG) a été condamné, le 30 septembre 2025, à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Montauban (Tarn-et-Garonne) pour vol de matériel de guerre. Chargé de la protection et de la surveillance de la centrale nucléaire de Golfech, le militaire avait en effet dérobé des lunettes de visée nocturne dans son unité avant de les revendre sur le darknet. Le jugement s’accompagne d’une interdiction d’exercer son métier pendant trois ans.

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« Quasiment un suicide professionnel »

Selon radiototem, le préjudice s’élève à 65 000 euros. « J’étais addict aux cryptomonnaies. Je n’avais plus la notion du bien ou du mal. Je ne voyais plus la gravité de ce que je faisais. J’ai vu ce matériel dans un local accessible et je l’ai pris en espérant le vendre sur Internet », a expliqué le gendarme aux juges.

Le militaire vend alors les lunettes de visée pour 20 000 euros sur le darknet. Il est ensuite victime de chantage. Un hacker lui montre une photo de son épouse et lui demande une rançon. Le gendarme verse alors 16 000 euros pour acheter son silence. Au même moment, le gendarme est identifié comme le voleur du matériel à l’issue d’une enquête. Sous les yeux de sa femme, l’homme se voit interpellé par ses collègues à son domicile.

En s’appuyant sur un rapport psychiatrique réclamé lors de la première audience, Me Julien Aubry a rappelé que son client avait été félicité « quatre fois pour ses états de services et a déjà été blessé lors d’interventions ». « C’est un bon père de famille avec trois enfants et bientôt un quatrième. Ce qui s’est passé est quasiment un suicide professionnel. Il a perdu sa boussole morale. L’expertise a reconnu un trouble addictif comportemental ».

Une condamnation inscrite au casier judiciaire

Le procureur de la République Freddy Marta a estimé la faute du gendarme inexcusable. « C’est scandaleux. Vous avez rompu la confiance accordée, vous avez trahi ce qui faisait de vous un soldat de la loi. Je rappelle que vous êtes officier de police judiciaire. Vous appartenez au PSPG où les agents sont sélectionnés sur la stabilité émotionnelle et psychologique et pas uniquement sur la force. Ça va à l’encontre de la notion de perte du discernement avancé par le psychiatre. Vous avez volé et bradé du matériel de guerre qui pourrait une fois revendu sur le darknet finir dans les mains du grand banditisme. Vous imaginez ces lunettes de visée sur des kalachnikovs dirigées vers les forces de l’ordre ? ».

Finalement, un an de prison avec sursis et une interdiction d’exercer son métier durant trois ans ont frappé ce militaire. Sa condamnation sera inscrite dans son casier judiciaire. Aussi, il écope d’une interdiction de détenir une arme pour cinq ans. Son avocat n’excluait pas de faire appel.

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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