Vingtième déchéance de nationalité depuis le début de l’année

Photo : La personne visée par cette mesure administrative perd sa nationalité française. (Photo d'illustration - LP/L'Essor)

28 août 2024 | Société

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Vingtième déchéance de nationalité depuis le début de l’année

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Le rythme des déchéances de nationalité continue à s'accélérer depuis le début de l'année 2024, avec une cinquième mesure pour le seul mois d'août.

Une nouvelle déchéance de la nationalité française, dans un dossier terroriste, vient d’être prononcée. Cette mesure administrative, prise sur l’avis du Conseil d’Etat, porte à vingt le nombre de ces déchéances de nationalité en 2024, soit quasiment autant que lors des trois années précédentes (2021, 2022, 2023) qui en avaient totalisé vingt-et-une.

Le Journal officiel de ce mercredi 28 août 2024 publie un décret, daté du 26 août 2024, ainsi intitulé : « sur l’avis conforme du Conseil d’Etat, est déchu de sa nationalité Saïd Asboul, né le 10 avril 1984 à Roubaix ».

Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme (CAT), cet homme de la filière jihadiste de Roubaix, aujourd’hui âgé de 40 ans, avait tenté vainement de gagner l’Afghanistan, puis la Syrie au début des années 2010. En 2013, il avait été refoulé à la frontière turque, puis arrêté à son retour en France. Il avait été condamné en novembre 2018 à sept ans de prison, dont deux tiers de sûreté, par le tribunal correctionnel de Paris.

Partisan de la charia et du Jihad

En 2012, ce partisan d’un islam radical, radicalisé très tôt, avait expliqué au quotidien régional La Voix du Nord:  « Je suis favorable à l’application de la charia (loi islamique). Elle doit se défendre par le Jihad (guerre sainte) ». Il expliquait à l’époque que cette guerre sainte ne pouvait se pratiquer qu’en terre musulmane d’où son objectif assumé de rejoindre l’Afghanistan. Il tente alors à plusieurs reprises de rejoindre la Syrie. Lors de son procès, au cours duquel quatre autres membres de cette filière de Roubaix étaient jugés, il avait refusé d’être extrait de sa cellule.

Cinquante-deux déchéances de nationalité depuis 2015

La déchéance de la nationalité française a été prononcée à cinquante-deux reprises depuis 2015 : vingt fois depuis le début de l’année 2024, onze en 2023, six en 2022, quatre en 2021, quatre en 2020, deux en 2019 et cinq en 2015. Elle a uniquement visé des Français possédant une autre nationalité. Ceux-ci ont participé à des attentats ou des tentatives d’attentat en France, ou combattu dans les rangs de Daech (Etat islamique) ou ceux d’Al-Qaïda, ou tenté de les rejoindre, en Syrie ou en Irak, ou encore apporté un soutien logistique et financier à ces organisations terroristes.

Pierre-Marie GIRAUD

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