Elle souffle sa première bougie. La Garde nationale célèbre son premier anniversaire, ce vendredi 13 octobre, en organisant ses « Assises » à l’Ecole militaire. Envisagée au Congrès de Versailles par François Hollande après les attentats de novembre 2015, la décision de créer une Garde nationale est actée après l’attentat de Nice, en juillet 2016. Ce dispositif, doté d’un budget de 311 millions d’euros en 2017, coordonne les réserves opérationnelles des Armées et de l’Intérieur, essentiellement pour ce ministère celles de la Gendarmerie.
Un an après sa création formelle, en octobre 2016, l’heure est au bilan de cette structure légère, forte d’une quinzaine de personnels d’active aidés eux-mêmes d’une… dizaine de réservistes et de quelques stagiaires. Tout d’abord, en matière de chiffres : la réserve opérationnelle rassemble aujourd’hui 70.000 volontaires, soit une augmentation de 15.000 réservistes depuis 2015. C’est beaucoup, mais encore loin de l’objectif des 85.000 réservistes « à l’horizon 2018 ». Plus précisément, on comptait en juin 32.700 volontaires dans la réserve opérationnelle des Armées, 29.600 dans celle de la Gendarmerie et 3.900 dans celle de la Police.
précise dans une interview à L’Essor le général de division Gaëtan Poncelin de Raucourt, le secrétaire général de la Garde nationale. « La bonne nouvelle, c’est que les Armées, la Gendarmerie et la Police n’ont pas de difficultés à recruter des réservistes. Elles sont mêmes un peu victimes de leur succès, puisqu’elles ont plus de candidats que de postes à proposer. »
7.000 réservistes mobilisés chaque jour
La Garde nationale est« seulement» chargée de développer les réserves et de les renforcer, sans avoir de rôle de préparation et d’emploi des forces. Mais sur le plan opérationnel, les réserves ont permis de faire souffler les unités d’active. ont précisé les ministres des Armées et de l’Intérieur lors du deuxième comité directeur de la Garde nationale, ce mercredi 4 octobre.
Une mobilisation accrue qui a donné lieu à des innovations : la Gendarmerie a ainsi créé la première compagnie territoriale de réserve, envoyée aux Antilles durant cet automne pour faire face aux dégâts de l’ouragan Irma. Les réservistes sont « indispensables à notre fonctionnement quotidien », avait souligné Richard Lizurey, le directeur général de la Gendarmerie nationale, en juillet devant l’Association des journalistes de défense (AJD).
Enrôlés avec des militaires ou des fonctionnaires d’active, ces volontaires ont également fait la preuve de leur professionnalisme. A l’image du réserviste du 1er Régiment étranger du génie (REG) de Laudun dans le Gard, une unité de la Légion étrangère, qui a abattu début octobre de deux balles de Famas le terroriste de la gare Saint-Charles à Marseille.
Un dispositif confirmé
Autant dire que la Garde nationale a rapidement su se rendre indispensable. L’intérêt de cette jeune structure a été confirmé par le nouveau pouvoir en place : Emmanuel Macron a ainsi appelé, en juillet 2017, à « continuer à consolider ce système, mieux reconnaître dans la société cet engagement et le faciliter ». Les objectifs de recrutement sont maintenus et les cinq mesures d’attractivité (1) doivent être finalisées, a annoncé très récemment le gouvernement.
« Nous devons disposer des budgets nécessaires pour engager, employer, et équiper les réservistes : nous ne devons pas être la variable d’ajustement des budgets des Armées, de la Gendarmerie et de la Police, avertit Gaëtan Poncelin de Raucourt. Il y a également tout un travail sur les mesures d’allégement des charges, des procédures et des règles d’administration et de gestion, pour avoir la Garde nationale la plus agile possible, et il faut continuer à développer les mesures d’attractivité ou d’incitation. »
Les deux ministères de tutelle, les Armées et l’Intérieur, ont appelé également à des efforts accrus sur le numérique, la protection sociale et la simplification administrative pour Enfin, les autorités ont décidé de la création d’une nouvelle décoration, celle de la Garde nationale, pour et aller au-delà de la médaille du service national volontaire déjà existanteSes futures modalités concrètes devront être approuvées par la Grande chancellerie de la Légion d’honneur. Elle pourrait par exemple récompenser des réservistes s’engageant un certain nombre de jours dans l’année.
Gabriel THIERRY.
(1) Participation au financement du permis de conduire ; allocation d’études spécifique ; accès à certaines activités privées de sécurité ; reconnaissance de l’engagement dans le cadre d’études supérieures ; et prime de fidélité.
L’article La Garde nationale veut poursuivre sur sa lancée (vidéo) est apparu en premier sur L'Essor.