<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Réserves opérationnelles de la Police et de la Gendarmerie : un double engagement semble possible

Photo : Le bonnet de police (calot) des gendarmes et la casquette des policiers. (Images d'illustration)

4 avril 2022 | Vie des personnels

Temps de lecture : 3 minutes

Réserves opérationnelles de la Police et de la Gendarmerie : un double engagement semble possible

par | Vie des personnels

Jusqu’ici très différentes, les réserves de la Gendarmerie et de la Police nationales sont désormais sensiblement similaires. Alors qu’elles se limitaient principalement à des actions de prévention ou d’accueil dans les commissariats, les missions des réservistes de la Police vont désormais s’étendre à des actions opérationnelles (surveillance, patrouilles, contrôles…), comme le font déjà les réservistes de la Gendarmerie. 

Or, depuis l’annonce de la transformation de la réserve de la Police, de nombreux réservistes de la Gendarmerie songent à s’y engager. Par forcément au détriment de leur engagement au sein de l’Arme, mais souvent en complément.

Devenant opérationnelle, la réserve de la Police nationale se gendarmise

“Possible, mais pas recommandé”

Interrogé par L'Essor sur cette possibilité de double engagement, le secrétariat général de la Garde nationale –qui chapeaute l’ensemble des réserves de sécurité et de défense nationale– éclaire l’aspect statutaire le permettant ou non. “Le code de la défense interdit aux réservistes opérationnels de servir à ce titre dans plusieurs forces armées ou formations rattachées”. Il est ainsi impossible pour un réserviste opérationnel de la Gendarmerie, de servir également les armées (terre, air, mer…), sous cette forme d’engagement.

Toutefois, et c’est là que se trouve la subtilité, la Police nationale n’est pas une force armée. Elle n’est pas considérée non plus comme une formation rattachée, comme peuvent l’être la Direction générale de l’Armement ou encore le Service de santé des armées. “Cette possibilité de cumuler l’engagement subsiste donc, bien qu’elle ne soit pas recommandée en pratique, notamment pour prévenir les conflits liés aux obligations dans le cadre de la réserve de sécurité nationale en cas de crise majeure.”

Obligation de disponibilité

Officiellement, rien n’empêche donc actuellement un réserviste opérationnel de la Gendarmerie (ou des Armées) de s’engager en parallèle comme réserviste opérationnel de la Police nationale. Néanmoins, la question se pose en cas de crise grave sur le territoire. En effet, les réservistes opérationnels sont soumis à une obligation de disponibilités prévue par le code de la défense et celui de la sécurité intérieure. En cas de mobilisation générale ou de troubles et menaces graves à l’ordre public, les ministres de l’Intérieur et des Armées peuvent faire appel aux réservistes de la Gendarmerie. Une mesure qui concerne également les policiers réservistes. Quid donc du rappel, en cas de crise, pour un réserviste à la fois engagé auprès de la Gendarmerie et de la Police.

Les raisons d’un double engagement

La raison principale de cette motivation à rejoindre la réserve de la Police pourrait reposer sur un constat parfois décourageant : celui, ressenti, du faible engagement des réservistes. “Malgré une forte disponibilité, je n’obtiens que quelques jours de réserve par an”, peut-on lire ainsi sur un forum de réservistes. “Dans mon département, nous ne sommes jamais sollicités”, soutient un autre sur les réseaux sociaux. Constats qui suscitent d’autant plus l’incompréhension de certains réservistes, alors qu’en parallèle, l’effort de recrutement de nouveaux réservistes est permanent pour atteindre l’objectif fixé par le président de la République à 50.000 réservistes pour la Gendarmerie, contre environ 30.000 aujourd’hui. Un horizon similaire a d’ailleurs été fixé pour la réserve opérationnelle de la Police. Celle-ci part toutefois de bien plus loin puisqu’elle ne dispose à ce jour que d’environ 8.000 réservistes.

Vers une concertation entre Police et Gendarmerie

Sollicitée par L’Essor, la direction de la Police nationale indique que des réunions abordant notamment les réserves (“mais pas que”) vont se tenir prochainement entre les directions générales de la Police et de la Gendarmerie. Cette question du double engagement pourrait donc être abordée et éclaircie.

Pendant ce temps, le recrutement des futurs policiers réserviste bat son plein. Une importante campagne de communication tourne ainsi depuis quelques semaines sur les chaînes de télévision, les réseaux sociaux et dans les médias.

Les premières formations des nouveaux réservistes opérationnels de la Police nationale auront lieu dès cet été, au mois de juillet. D’autres sessions sont par ailleurs programmées en octobre. Rien qu’en 2022, 1.500 nouveaux policiers réservistes devraient être formés selon le site de recrutement de la Police. Trois périodes de formation sont d’ores-et-déjà prévues pour 2023, en avril, juillet et octobre.

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