<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Qui sont les militaires du collectif « Gendarmes libres »?

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30 août 2021 | Vie des personnels

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Qui sont les militaires du collectif « Gendarmes libres »?

par | Vie des personnels

Leur collectif informel est né au cœur de l’été, à la suite de l’annonce de la vaccination obligatoire de la quasi-totalité des militaires. "Gendarmes libres" porte ainsi la voix des anti-vax, ces opposants à la vaccination, dans l’Institution. Une question qui fait débat dans l’Arme, en témoigne les très nombreuses pages d’échanges passionnés sur le […]

Leur collectif informel est né au cœur de l’été, à la suite de l’annonce de la vaccination obligatoire de la quasi-totalité des militaires. "Gendarmes libres" porte ainsi la voix des anti-vax, ces opposants à la vaccination, dans l’Institution. Une question qui fait débat dans l’Arme, en témoigne les très nombreuses pages d’échanges passionnés sur le forum interne Gendcom.

Ces gendarmes très discrets –ils risqueraient des sanctions s’ils s’affichaient publiquement– "sont des centaines à s'opposer à une vaccination obligatoire qui leur apparaît être une mesure disproportionnée", nous écrivait le collectif début août. Un gendarme du collectif, contacté par L’Essor, estime qu’il existerait un millier de réfractaires à la vaccination dans la Gendarmerie, et plusieurs centaines de sympathisants au collectif.

Une estimation qui se base sur le nombre de participations (199) à la cagnotte lancée pour financer les recours juridiques. "Ce qui m’inquiète, c’est ce pouvoir nouveau conféré aux médecins militaires, nous explique ce militaire. Avec la grippe H1N1, nous n’avions pas eu ce matraquage. Nous avons l’impression que la Gendarmerie pêche par excès."

Des familles de gendarmes

"Malheureusement [les gendarmes] sont isolés dans leurs unités où il existe une forte pression, poursuivait Gendarmes libres dans son mail envoyé à L’Essor. Le fait de ne pas être vacciné est incompris. Nous sommes un mouvement citoyen composé de familles de gendarmes. Face à leur détresse vis à vis de cette décision, nous leur apportons le soutien morale nécessaire et une solution, le recours juridique."

Ainsi, deux recours doivent être déposés ce lundi devant le Conseil d’État par l’avocat du collectif, Me David Guyon. Le premier est un recours en annulation de l’obligation vaccinale, une requête d’une centaine de pages. "Notre principal argument, c’est le droit à la santé, explique l’avocat. On déplore que les vaccins, sur lesquels nous n’avons pas de recul sur l’efficacité ou la nocivité, soient encore au stade de l’autorisation de mise sur le marché conditionnelle."

Le second recours est un référé qui vise la suspension de l’obligation vaccinale. "Mais nous ne nous priverons pas de la possibilité d’introduire de nouveaux recours en fonction de l’évolution de la situation", prévient l’avocat. En tout, le juriste représente dix gendarmes, du capitaine de Gendarmerie à l’élève en école en passant par la gendarme enceinte. Autre cas défendu, celui d’un gendarme revendiquant une contre-indication médicale à la vaccination qui n’a pas été prise en compte par les autorités.

Un soutien embarrassant

Si les deux associations professionnelles de militaires restent à l’écart du nouveau collectif, le président de Gend XXI, Frédéric Le Louette, a rappelé que son organisation "aurait préféré que la vaccination reste un choix individuel". Seule l’association Eunomie, qui est surtout aujourd’hui mobilisée sur la question du temps de travail des militaires et le logement concédé par obligation de service, a donné un coup de pouce au collectif en hébergeant le site internet de "Gendarmes libres", pour garantir leur anonymat.

Autre soutien du collectif, l’association L'association Victimes Coronavirus Covid-19 France, qui a contribué à la cagnotte destinée au financement des recours juridique. Un coup de main à double tranchant. Car si le collectif "Gendarmes libres", plutôt mesuré dans ses écrits, explique vouloir lutter juridiquement contre l’obligation vaccinale, cette dernière association s’inscrit dans un contre-discours beaucoup plus polémique souvent porteur de fausses informations. Ainsi, dans un tweet récent, cette sulfureuse association regrette la soi-disante mise au ban de l’hydroxychloroquine, présentée à tort en début de pandémie comme un traitement miracle.

"Oui, il y a boire et à manger avec cette association, mais tout soutien est bon à prendre pour nous donner de la visibilité", convient le gendarme membre du collectif, un peu gêné. "Mais nous ne sommes pas des complotistes ou des gendarmes retors, on juge simplement que cette obligation vaccinale est démesurée".

Au contraire, les autorités médicales du monde entier, dont les françaises, estiment que les campagnes de vaccination – en limitant la fréquence des formes graves de la maladie et en diminuant la contagiosité – sont l’un des atouts-maîtres dans la lutte contre la pandémie du Covid-19, qui a tué au moins 4,5 millions de personnes depuis son émergence en début d’année 2020.

Comment la Gendarmerie compte vacciner ses personnels

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