Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en personne l’a annoncé vendredi 20 août dans un communiqué : le colonel Eric Steiger, qui venait d’être nommé commandant de la gendarmerie pour la Nouvelle-Calédonie, a été relevé de ses fonctions à sa demande. Mais depuis la révélation de la condamnation du militaire de 48 ans pour violences conjugales, la polémique ne désenfle pas.
Selon Mediapart, Marlène Schiappa aurait en effet ignoré une lettre émise en octobre 2020 par l’ex-épouse d’Eric Steiger, au moment de la mutation de ce dernier comme commandant en second à Nouméa. Laquelle alertait la ministre sur la condamnation de son mari en février 2020 à six mois de prison avec sursis pour des faits de violences conjugales. Une peine réduite par la cour d’appel de Paris, le 28 mai 2021, à 6.000 euros d'amende.
Des questionnements sur sa promotion
"Comment un homme violent dans sa vie privée, suivi au niveau psychiatrique sur demande du tribunal, peut-il continuer d’occuper un poste haut placé de colonel de Gendarmerie, et de surcroit obtenir une promotion de Général alors que le jugement d'Appel n'a pas été prononcé ?", écrivait-elle notamment dans cette missive publiée en intégralité sur le site d’informations.
"Comment un tel paradoxe pourrait-il se produire, étant donné l’ensemble des projets à l’initiative de la Gendarmerie contre les violences conjugales ?", demandait-elle encore. Autant de questions restées lettre morte d’après Mediapart qui note au passage que la ministre "n’a pas commenté publiquement l’affaire". Vous pouvez retrouver cette lettre en intégralité en cliquant sur ce lien.
Des révélations pour le moins embarrassantes alors que Gérald Darmanin vient d’affirmer que les policiers ou les gendarmes condamnés pour violences conjugales ne devaient plus être en contact avec le public. Visiblement, la règle n'est pas la même que l'on soit officier ou simple gendarme ou policier.
Une nouvelle directive annoncée suite au scandale autour du décès de Chahinez Daoud, cette femme brûlée vive par son ex-conjoint le 4 mai 2021 à Mérignac. Comme le rappelait L’Essor, un policier, lui-même condamné pour violence intra-familiales, avait mal enregistré sa plainte.
Pour en savoir plus : lire l'article de Mediapart