Ce sont les camarades du major qui, inquiets de ne pas le voir arriver alors qu'il devait se rendre à une formation dispensée par le groupement de gendarmerie départementale des Deux-Sèvres, l'ont découvert inanimé dans son logement de service, mardi 25 avril 2023, vers 8 heures du matin.
Malgré les gestes de réanimation prodigués par ses camarades d’unité, puis par les services de secours dépêchés sur les lieux, le militaire a été déclaré décédé par le médecin urgentiste.
Un homme de terrain
Âgé de 55 ans, le major Marc Boulestin, commandait la communauté de brigades (Cob) de Sauzé-Vaussais depuis septembre 2022. Cette Cob regroupe trois brigades: celles de Sauzé-Vaussais, de Chef-Boutonne et de Lezay. Elle rayonne ainsi sur 31 communes, dont le secteur de Sainte-Soline, où la construction de "méga-bassines" de rétention d'eau à usage agricole est très contestée depuis 2022, au point de donner lieu, à deux reprises en quelques mois, à d'importants affrontements entre opposants et forces de l'ordre chargées de protéger le site.
Interviewé par nos confrères de Ouest-France après sa prise de fonction dans les Deux-Sèvres, le major, qui expliquait alors être un "homme de terrain", avait indiqué avoir demandé cette affectation afin de se rapprocher de sa région natale. Alors qu'il prenait ses marques, il indiquait que l'activité était importante sur le secteur dont il avait la charge, avec la vingtaine de gendarmes sous ses ordres.
Une vie de brigadier
Après avoir effectué son service militaire en Gendarmerie, Marc Boulestin décide de s'engager définitivement et rejoint, à l'été 1991, l'école de gendarmerie de Châtellerault, dans la Vienne. Huit mois plus tard, il est affecté à la brigade territoriale d'Eymet, en Dordogne. Puis il enchaîne les affectations en Aquitaine. Fin 1998, il rejoint tout d'abord la brigade territoriale de Podensac, en Gironde, avant d’atterrir à celle de Castillonnes (Lot-et-Garonne), en 2002. Au cours de cette affectation, le 16 mai 2007, il est blessé par un tir de fusil de chasse en intervenant, de nuit, au domicile d'un forcené, à Lougratte. Malgré sa blessure et plusieurs autres tirs en sa direction, il parvient à neutraliser l'auteur des coups de feu.
Quelques mois plus tard, il est affecté dans les Landes, en prenant le commandement de la brigade de proximité de Labouheyre, avec le grade d'adjudant, et bientôt d'adjudant-chef. Devenu major, il revient en Gironde à l'été 2016, au sein de la communauté de brigades de Pauillac. Puis, à sa demande, il pose ses valises dans les Deux-Sèvres en 2022, en prenant ce qui sera son dernier commandement, à la Cob de Sauzé-Vaussais.
"Beaucoup peuvent témoigner de sa bienveillance et de son dévouement, relate le groupement des Deux-Sèvres dans une publication d'hommage mise en ligne sur sa page Facebook, mais certains ignorent le courage et le sens du devoir de ce soldat de la Loi", en revenant sur la blessure par arme à feu que le major avait subi en 2007 lors de son affectation dans le Lot-et-Garonne. Et ses nombreuses décorations parlent pour lui. Marc Boulestin était en effet titulaire de Médaille militaire, de la Médaille de la Gendarmerie nationale avec citation et étoile d’argent, de la médaille d’or de la Défense nationale, celle de la protection militaire du territoire avec agrafe "Trident", ainsi que de la médaille d’or de la sécurité intérieure, avec l'agrafe "engagement des forces de sécurité intérieure 2018-2019".
#Cérémonie 🇨🇵│Hier, à 10 heures, la gendarmerie nationale a rendu un dernier hommage au Major Marc BOULESTIN, décédé en…
Posted by Gendarmerie des Deux-Sèvres on Friday, May 5, 2023
Septième décès en service de 2023
Jeudi 4 mai, les obsèques de Marc Boulestin ont été célébrées à Roullet-Saint-Estèphe, en Charente. Au même moment, tous les gendarmes de France se sont associés au recueillement en respectant une minute de silence dans leurs unités et services respectifs. Le major Boulestin est le septième gendarme à décéder en service depuis le début de l'année 2023.
Son décès n'est pas sans rappeler celui de l'adjudant-chef Nicolas Mory, décédé le 31 mars 2023 à l'âge de 41 ans, suite à un malaise cardiaque à son domicile, alors qu'il était OPJ de permanence pour son unité, la brigade de recherches de Meaux (Seine-et-Marne).
L'Essor de la Gendarmerie exprime ses sincères condoléances à la famille, aux proches et aux camarades de Marc Boulestin.
Meaux : un gendarme de 41 ans décède d’un malaise cardiaque (mars 2023)