Le signalement effectué par le DGGN, Christian Rodriguez, avait été adressé au parquet le 10 octobre 2022, a précisé le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien libéré, reprise par l'AFP.
– "J'avais reçu plusieurs alertes et demandé une enquête administrative qui a conclu au fait qu'il y avait sans doute un délit de harcèlement", a indiqué à l'AFP le DGGN. "J'ai donc fait un article 40 (article du code de procédure pénale, qui oblige toute autorité à signaler à la justice des faits délictueux dont elle aurait connaissance, ndlr)", a ajouté Christian Rodriguez.
Contacté par l'AFP, le général Touron mis en cause, ancien commandant du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) et désormais retraité, a déclaré ne pas avoir été mis au courant de cet article 40 et a dit contester les accusations de harcèlement. L'enquête pour harcèlement moral a été confiée à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Au cours de l'enquête administrative menée au sein du PJGN, "entre cinq et dix personnes auraient confirmé le récit d'un commandement dur qui heurte les gens, avec des actes considérés comme humiliants", relate le Parisien.
Expert scientifique, ce général de division (2S) a commandé l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN) avant de prendre la tête du PJGN. Il a fait évoluer l'IRCGN, structure technique incontournable dans les expertises génétiques, en la dotant notamment d'un laboratoire mobile destiné aux analyses ADN in situ.
Cet outil a notamment servi dans le crash d'un avion de ligne de la compagnie Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence en 2015 ou dans l'attentat de la Promenade des Anglais à Nice en 2016. Plus récemment, il a été utilisé par les gendarmes de l'IRCGN missionnés en Ukraine au printemps pour identifier des victimes et déterminer les causes de leur mort.
(Avec l'AFP)
Patrick Touron est l’artisan de l’excellence de la Gendarmerie en matière d’enqêtes criminelles