La réforme du diplôme d’arme n’en finit pas de susciter des inquiétudes. Après deux figures de la mobile qui s’inquiétaient d’une baisse de la qualité de la formation des moblots, un autre haut-gradé a confié à L’Essor ses craintes pour les gendarmes des pelotons de surveillance et d’intervention (Psig).
La mobile s’inquiète de la réforme du diplôme d’arme
Pour rappel, le diplôme d’arme est un brevet de technicien supérieur de la sécurité publique qui reconnaît des compétences importantes dans le champ de l’intervention. Jusqu’ici, cette formation dense de 14 mois était réservée aux gendarmes mobiles. Elle est désormais ouverte aux gendarmes départementaux spécialisés. Une conséquence du plan de professionnalisation des pelotons de surveillance et d’intervention demandée à la suite du drame de Saint-Just.
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Ce plan prévoit également le remplacement des gendarmes adjoints volontaires par des sous-officiers de carrière en quelques années dans les Psig. Créée dans les années 1970, cette unité chargée de lutter contre la délinquance de voie publique est devenue indispensable dans l’Arme, avec un nombre grandissant de pelotons. “On ne peut pas observer que la société est de plus en plus violente et ne rien faire pour protéger nos personnels”, avait justifié au Sénat le patron des gendarmes, Christian Rodriguez.
Le diplôme d’arme accessible à davantage de militaires de la Gendarmerie
Perte du contact
Mais, s’inquiète un officier général, la réforme en cours, qui succède au plan Bac-Psig de Bernard Cazeneuve, annoncé en 2015, risque de transformer les Psig en de véritables brigades anti-criminalité comme il en existe dans la Police. Sa crainte? Que les gendarmes affectés dans ces unités soient coupés du contact quotidien des autres gendarmes départementaux. Et qu’ils basculent dans un rythme centré sur l’intervention, les coupant également du contact avec le public, pourtant une valeur centrale de l’ADN du gendarme.
En effet, en privilégiant le diplôme d’arme plutôt que l’examen d’officier de police judiciaire comme sésame pour l’avancement, l’Arme risque de laisser en jachère des compétences clés, telles que la connaissance de la procédure et du droit pénal, indispensables pour travailler avec la gendarmerie départementale.
“Pour avoir opéré au sein de quatre Psig dont un ‘Sabre’ au cours de ma carrière, je ne peux que m’inquiéter d’une réforme qui cloisonnerait encore plus les Psig d’avec leurs camarades gendarmes départementaux, résume en écho un ancien sous-officier sur un réseau social. Autant il était urgent de professionnaliser et d’équiper les Psig, autant il est urgent de ne pas sauter d’un extrême à l’autre.”