Sauf surprise de dernière minute, la nomination du nouveau directeur général de la Gendarmerie nationale (DGGN), devrait intervenir mercredi 16 octobre en Conseil des ministres, selon les informations de L’Essor et du Monde. Le même jour, on devrait connaître le nom du nouveau directeur général de la Police nationale (DGPN).
Leur départ était prévu à l’issue des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris. Christian Rodriguez (DGGN) et Frédéric Veaux (DGPN), prolongés dans leurs fonctions jusqu’à la fin des JOP, ont définitivement quitté leurs postes fin septembre 2024 pour partir en retraite.
Leur succession était ouverte depuis plus de six mois. La question pour l’exécutif étant alors de savoir s’il fallait nommer leurs remplaçants avant l’été. Un sujet évoqué dans les débats des élections législatives, jusqu’à s’imposer comme un enjeu électoral. Puis est arrivée la dissolution et avec elle la longue quête d’un nouveau gouvernement, en l’absence d’une majorité à l’Assemblée nationale. Dans cette configuration qui s’apparente à une cohabitation, le président Emmanuel Macron ne décide plus seul des nominations. Pour des postes comme ceux des patrons de la Police et de la Gendarmerie, hautement sensibles, le chef de l’Etat et le Premier ministre Michel Barnier doivent se mettre d’accord, selon une règle non écrite. Sans oublier l’avis du ministre de l’Intérieur.
Les pressentis pour la Gendarmerie reçus par Retailleau
Selon les informations de L’Essor et du Monde, les noms de quatre prétendants figurent dans le chapeau final pour prendre la direction de la Gendarmerie. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau – qui n’a visiblement pas apprécié que son prédécesseur Gérald Darmanin fasse comme s’il n’avait qu’à entériner ses choix – a d’ailleurs décidé d’auditionner quatre généraux de corps d’armée, dont un seul figurait dans la liste des papabiles dressée par son prédécesseur.
Quatre officiers généraux ont été ainsi reçus par le nouveau ministre de l’Intérieur. Hubert Bonneau, ancien patron du GIGN, commande actuellement la Gendarmerie pour la zone Ouest. Xavier Ducept, patron des gendarmes de l’Ile-de-France, a dirigé les opérations et les gendarmes mobilisés pour les JOP, en lien étroit avec la préfecture de Police de Paris. Un succès opérationnel majeur qui devait – pour certains – le conduire presque naturellement au poste de DGGN. L’actuel directeur des opérations et de l’emploi (DOE), numéro 3 de la Gendarmerie, Tony Mouchet, a été également été reçu par le nouvel occupant de la Place Beauvau. Bruno Arviset, directeur des ressources humaines, fait également partie de la liste.
Les quatre pressentis sont donc tous des généraux quatre étoiles. L’élévation au rang de général d’armée (5 étoiles) concerne trois hauts postes de la Gendarmerie : celui de DGGN; celui d’inspecteur général de la Gendarmerie (IGGN), poste actuellement occupé par un magistrat; celui d’inspecteur général des armées – gendarmerie (IGAG).
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La campagne des potentiels futurs directeurs de la Police
Du côté de la Police, la campagne est âpre entre les prétendants à la succession de Frédéric Veaux. L’un des plus actifs est Alexandre Brugère, 37 ans, qui était le directeur de cabinet de Gérald Darmanin et très proche du ministre. Nommé préfet en 2022, il a été titularisé préfet fin septembre, au bout de deux ans comme prévu.
La défaite du camp présidentiel lors des législatives anticipées et le départ de son mentor ont amoindri ses chances de devenir DGPN. Elles doutent que Bruno Retailleau accepte un fidèle de Gérald Darmanin à un tel poste. À moins qu’Emmanuel Macron ne parvienne à l’imposer. Dans ce cas, un préfet succéderait à un policier.
À Beauvau, Alexandre Brugère occupe toujours son logement de fonction dans l’attente d’une affectation. Son entourage fait toutefois valoir qu’il paie, depuis la fin de ses fonctions de directeur de cabinet, un loyer de « 5.100 euros par mois » pour ce logement, au terme d’une « convention signée avec le secrétaire général du ministère ».
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Parmi les autres noms cités figurent le patron de la police judiciaire (PJ) de Paris Fabrice Gardon, proche du préfet de police Laurent Nuñez, le préfet de l’Isère Louis Laugier, le préfet du Gard et ancien directeur national de la PJ Jérôme Bonet, ainsi qu’Eric Jalon, directeur général des étrangers en France et ancien du cabinet de Nicolas Sarkozy à l’Intérieur.
(Avec l’AFP)