Cinquante ans plus tard, le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), compte près d'un millier d'hommes commandés par le général de division Ghislain Réty. En cinquante ans, l'unité a multiplié les opérations retentissantes – Loyada (Djibouti), grotte d'Ouvéa (Nouvelle-Calédonie), airbus d'Air France à Marignane, traque des frères Kouachi à Dammartin-en-Goële. Sans compter des centaines d'opérations contre des forcenés ou des mutineries, d'interceptions de go-fast et d'arrestations de malfaiteurs très dangereux ou des dizaines d'opérations marquées du secret défense, comme à La Mecque, en Bosnie, ou encore pour protéger des diplomates français à l'étranger. Sans oublier, aujourd'hui, des négociations avec des pirates du net qui rançonnent des particuliers ou des hôpitaux. En 2024, le GIGN assure une demi-douzaine de missions par jour.
La date du 1er mars 1974 est généralement reconnue comme celle du bulletin de naissance de l'unité. Mais, d'autres, comme le Pr Jean-Noël Luc, spécialiste de l'histoire de la Gendarmerie, retiennent le 16 avril 1974 comme la date de création du GIGN, qui a pris ce jour-là son nom définitif. Le GIGN tient également ce 16 avril 1974 comme la date de naissance de l'unité.
1er mars ou 16 avril 1974, le GIGN fêtera officiellement ses cinquante printemps le 13 juin 2024, dans trois mois et demi. Une date choisie symboliquement entre le 80ème anniversaire du D-Day en Normandie et les Jeux olympiques de Paris 2024, deux évènements avec un grand retentissement mondial qui verront un fort déploiement de l'unité. Pour la cérémonie d'ouverture des JO sur la Seine à Paris, ce seront ainsi quelque 400 gendarmes du GIGN qui seront déployés aux côtés du RAID et de la BRI de la préfecture de police de Paris.
GIGN, Raid et BRI, associés pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024
Une des meilleures unités d'intervention au monde
Le GIGN, considérée par ses pairs comme l'une des meilleures unités d'intervention au monde, a été créée la même année que le Yaman israélien ou que le GSG9 de la police fédérale allemande.
Depuis cette date, ses effectifs ont considérablement augmenté: 18 gendarmes en 1974, 30 en 1984, 350 en 2007, année de sa première grande réforme, et près d'un millier aujourd'hui, avec le rattachement direct des 14 antennes régionales au GIGN central. Il a connu douze commandants, mais onze officiers puisque le général Denis Favier a dirigé l'unité à deux reprises.
Ses matériels et ses procédures d'intervention ont évolué régulièrement au fil des années en fonction des nouveaux risques terroristes et des nouveaux modes de criminalité. Mais la sélection et la formation de ses hommes restent toujours très exigeantes. Pour respecter chaque jour sa devise: "S'engager pour la vie".
Pierre-Marie GIRAUD
Livre événement à découvrir : le GIGN par ceux qui l’ont commandé