Ces quatre gendarmes de la brigade territoriale autonome de Pacy-sur-Eure, dans le département de l’Eure, ne sont pas des as du volant, mais qu’importe ! Ils se sont lancé le pari fou de prendre le départ du Raid des Peugeot 205. Egalement appelé 205 Trophée, ce raid à vocation humanitaire, entièrement dédié à ce numéro emblématique de voiture, offre, chaque année, l’opportunité à ses participants de découvrir le Maroc en sortant des sentiers battus et d’affronter le désert à bord de la mythique 205. Ce raid est avant tout une épreuve d’orientation et d’endurance. Les gendarmes seront répartis en deux équipages.
Une idée venue un peu par hasard
L’adjudant Kévin Auristoste (38 ans), le gendarme Arthur Coquet (28 ans) le maréchal des logis-chef (MDC) Cédric Kassel (41 ans), et la MDC Muriel Grandin (39 ans) prendront le départ de cette 16ème édition qui sera donné le 30 avril et l’épreuve se terminera le 12 mai. L’idée de participer est venue un peu par hasard. "Cela faisait deux ans qu’on était mobilisé avec la crise Covid et les distanciations sociales. Kévin, notre collègue, a alors lancé l’idée de faire quelque chose de très spécial tous ensemble. On a tous accepté", raconte Muriel Grandin. Restait alors à trouver le projet porteur de valeurs communes à la Gendarmerie : résilience, partage, entraide, collectif et dépassement de soi. "On a pensé au 4L trophy mais on a compris qu’on était trop vieux. Donc, on s’est tourné vers le Raid des Peugeot 205".
Le gendarme Régis Descamps prête ses jambes à un autre gendarme pour une course caritative de 210 km
Avec 70 kilos de fournitures scolaires dans chaque voiture
Pour relever le défi du 205 Trophée, les quatre gendarmes, répartis en deux équipages et totalement inexpérimentés au niveau automobile, ont dû répondre à une première contrainte : « Trouver une 205 qui peut tenir la route dans le désert ». « Mon mari et moi avions déjà une 205, il faut la retaper. Un garagiste de mon village, qui veut participer à cette course plus tard, nous en prête aussi une ». En mai 2022, l’association « Jamais 2 sans 5 » voit le jour pour faire connaître leur projet. Et depuis, ils profitent de leurs heures de repos pour ficeler leur budget.
"Certaines communes et entreprises nous soutiennent. Aussi, nous avons organisé plusieurs opérations pour collecter des fonds. Nous mettons aussi en vente des rondaches à l’effigie de notre association "Jamais 2 sans 5"". Une cagnotte leetchi, ici, a également été mise en place pour les aider à financer leur projet. Au niveau humanitaire, les gendarmes gagneront le Maroc avec 70 kilos de fournitures scolaires dans chaque véhicule. « On sollicite les écoles du coin. L’objectif est de tout redistribuer sur place durant le Raid », ajoute Muriel Grandin.
Du bivouac pendant dix jours
A bord de leur 205, les gendarmes quitteront leur brigade le 27 avril, direction Biarritz pour un contrôle technique avant de gagner Almeria en Espagne. Puis, ils prendront le bateau direction Nador, au Maroc d’où sera donné le départ le 1er mai. Durant les dix jours de Raid, les militaires feront du bivouac. Au total, ils parcourront 4 000 kilomètres. "Mais ce n’est pas comme l’épreuve du Dakar", tient à nuancer Muriel Grandin. "Le parcours est adapté pour ce style de véhicules. Et puis, c’est aussi une course d’orientation". Les deux équipages de la Gendarmerie, baptisés "PAM 298" et "BGE 297", comme un clin d’œil à l’Institution, ne se quitteront pas durant la durée de la course. "On s’est promis de vivre l’aventure ensemble" conclut la gendarme.
F.S.
