Ses obsèques seront célébrées la semaine prochaine. Le chef d'escadron Philippe Legorjus, commandant le GIGN à l'époque d'Ouvéa et dont le capitaine Picon était l'adjoint, a dit jeudi à L'Essor qu'il perdait un "immense soldat, un gars formidable qui avait formé des générations de jeunes gendarmes au GIGN".
Jean-Pierre Picon, au coté de Thierry Orosco, alors colonel commandant en second du GIGN, lors d'une cérémonie en 2009. (Archives personnelles – DR)
Photo: Jean-Pierre Picon, au coté de Thierry Orosco, alors colonel commandant en second du GIGN, lors d'une cérémonie en 2009. (Archives personnelles – DR)
Jean-Pierre Picon, originaire des Landes, avait intégré le 1er janvier 1971 l'escadron 9/11 parachutiste de la Gendarmerie nationale devenu l'escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN) ou il avait obtenu le brevet n°16). Adjudant et chef de groupe à l'été 1981, il avait rejoint ensuite le GIGN ( appelé par Paul Barril) en 1982 (brevet n°83) après avoir fait son cursus d'officier à l'EOGN.
Photo: Jean-Pierre Picon (au centre), alors sous-officier à l’EPIGN, en 1979, au Tchad, lors de l’opération Tacaud. (Photo: Collection personnelle – DR)
En Nouvelle-Calédonie, le capitaine Jean-Pierre Picon dirigeait en 1985 l'équipe du GIGN qui avait tué le leader indépendantiste Eloi Machoro lors d'un prise d'otage. Trois ans plus tard, le capitaine Picon avait été l'un des protagonistes de l'affaire de la grotte de Gossanah à Ouvéa. Le 22 avril 1988, quatre gendarmes avaient été tués à la brigade de Fayoué par un commando indépendantiste. D'autres gendarmes avaient été emmenés comme otages dans la grotte de Gossanah, dans le nord de l'île, jusqu'à leur libération le 5 mai suivant, lors d'une opération meurtrière (19 indépendantistes et deux soldats tués). Lors de l'épisode de la grotte, le capitaine Picon et cinq autres gendarmes du GIGN avaient volontairement rejoint Philippe Legorjus retenu par les indépendantistes alors que celui-ci négociait. Après le départ de la grotte de Philippe Legorjus, le capitaine Picon était resté comme otage avec ses hommes et avait été libéré lors de l'assaut.
Après Ouvéa, Jean-Pierre Picon avait rejoint le groupe d'instruction du Groupement spécial de sécurité et d'intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN), qui a regroupé le GIGN, l'EPIGN et le GSPR jusqu'à la fusion des trois unités en 2007, dans le nouveau GIGN. Il avait quitté le service actif avec le grade de lieutenant-colonel avant de s'impliquer bénévolement pendant de longues années dans la fonction de médiateur de justice.
PMG