Baptême de la promotion « Capitaine Maurice Keller » à l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale

Photo : Des élèves-officiers de l'Académie militaire de la Gendarmerie nationale (AMGN), lors du baptême de leur promotion, la 131e, qui a pris le nom de "Capitaine Maurice Keller".

30 juin 2025 | Vie des personnels

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Baptême de la promotion « Capitaine Maurice Keller » à l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale

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Bruno Retailleau a présidé la cérémonie baptisant "Capitaine Maurice Keller" la 131e promotion d'élèves-officiers de la Gendarmerie.

C’est sous un soleil brulant que les deux promotions de l’Académie militaire de la Gendarmerie nationale ont participé, vendredi 27 juin en fin d’après midi, à la cérémonie marquant le baptême de la 131e (« Capitaine Maurice Keller ») et la fin de scolarité de la 130e (« Ceux de Stonne »).

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau présidait cette double célébration en présence du directeur de la Gendarmerie, le général d’Armée Hubert Bonneau. Tous deux ont d’abord honoré dix gendarmes à qui ils ont remis la Médaille militaire, l’ordre national du Mérite, la médaille de la Gendarmerie nationale avec étoile ou la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile de bronze.

Le commandant des Écoles de l’Institution, le général de corps d’armée Laurent Bitouzet et le commandant de l’AMGN, le général de division Frantz Tavart assistaient également à la cérémonie. Ce dernier a donné aux 172 élèves-officiers de première année, commandés par le lieutenant-colonel Rodolphe Vinet, leur nom de baptême : « Capitaine Maurice Keller« . 

Maurice Keller, un résistant

Durant la Seconde guerre mondiale, cet officier de Gendarmerie « fit le choix de l’honneur et entra en résistance contre l’occupant », a rappelé Bruno Retailleau dans son discours. Commandant de compagnie de gendarmerie départementale, Maurice Keller n’a, en effet, « pas hésité à détourner des enquêtes officielles menées à l’encontre de résistants et à se porter garant de ses gendarmes accusés d’œuvrer au profit des réfractaires », note l’AMGN.

Arrêté en juin 1944, l’officier sera déporté au camp de Buchenwald où il mourut de faim, d’épuisement et de maladie, le 28 janvier 1945, à l’âge de 39 ans.

La promotion sortante « Ceux de Stonne », forte de 212 officiers commandés par le colonel Thibaud-Henri Galaud, a  ensuite transmis la garde du Drapeau de l’École à leurs cadets. Ces nouveaux diplômés rejoindront cet été leurs affectations dans les unités opérationnelles de maintien de l’ordre, de police judiciaire ou de sécurité publique.

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Collectif et esprit de corps

Dans son allocution, Bruno Retailleau a exhorté les futurs cadres de la Gendarmerie à l’humilité. « Rien ne vous appartient (…) Le commandement que, demain vous allez exercer, vous n’en êtes pas les propriétaires, seulement les dépositaires. Ce n’est  pas vous qui détenez l’autorité, c’est l’autorité qui vous tient. Ne l’oubliez pas. Un officier, ce n’est pas rien, mais ça ne fait pas tout », a précisé le ministre. Il a ensuite rappelé l’importance du collectif et de l’esprit de corps. Citant le général Bigeard (« cette Légion d’honneur, c’est moi qui la porterai, mais ce sont mes paras qui l’ont gagnée »), le ministre a ensuite évoqué l’importance des subordonnés: « Laissez-les vous instruire. Laissez-les vous grandir. C’est une chance, c’est même une sécurité. Ne cédez jamais à l’illusion de la toute-puissance ».

Les murs porteurs de la nation française 

Son discours a ensuite pris un tour plus politique lorsque le ministre de l’Intérieur a évoqué les « fléaux que vous devez affronter (qui) ont tous en commun de saper les murs porteurs de la nation française »: souveraineté, loyautés, libertés et unité.

AInsi, la souveraineté est « atteinte, lorsque l’hydre du crime organisé étend ses tentacules de sang dans toutes nos régions, diffuse le poison de la corruption au cœur même de nos institutions et cherche à cartéliser des quartiers entiers », selon le ministre. Il a ensuite déploré des « loyautés déconstruites par un islamisme à bas bruit qui corrompt les esprits, endurcit les cœurs pour servir un projet qui n’a rien de républicain ». De leurs côtés, les libertés sont « tordues par des violents qui trahissent le droit de manifester, pour en faire  un permis de casser, d’agresser, de piller », assure Bruno Retailleau. il a enfin évoqué l’« unité fragilisée par une immigration massive que nous ne pouvons plus intégrer et encore moins assimiler et dont le prix est aussi celui des insécurités ». 

Un carrousel moto en conclusion

Après ce discours, les instructeurs motocyclistes du Centre national de formation à la sécurité routière (CNFSR) ont conclu la cérémonie avec un carrousel à moto, toujours impressionnant de précision, avant le défilé final de la promotion « Ceux de Stonne ».

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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