A Saint-Nazaire, 32 logements dédiés aux gendarmes sont inoccupés.  Le bailleur attaque le ministère des Armées…

Photo : Les gendarmes n'investiront pas les logements construits à Saint-Nazaire. (Photo d'illustration : L.Picard / L'Essor)

25 juillet 2024 | Vie des personnels

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A Saint-Nazaire, 32 logements dédiés aux gendarmes sont inoccupés. Le bailleur attaque le ministère des Armées…

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A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), un bailleur social a décidé de lancer une procédure en justice et d’assigner le ministère des armées pour s’être désisté d’un projet initié il y a sept ans. Le bailleur se retrouve, aujourd’hui, avec 32 appartements et maisons fabriqués sur-mesure à réattribuer. Ces logements ont été livrés fin juin 2023 et étaient destinés à loger des gendarmes maritimes.  Mais, comme le précise Le Figaro, l’armée a annoncé, fin janvier, qu’elle n’était plus intéressée par ces 17 appartements et ces 15 maisons.

Que vont devenir ces logements ?

Pour Xavier Perrin, le président de Silène, le bailleur social, la colère est grande. Outre les 700 000 euros de préjudices, ces logements ont également été conçus sur-mesure et ne pourront pas forcément être transformés en logement social. "Les loyers sont beaucoup plus élevés que ce qu'il est possible de payer pour des personnes qui peuvent prétendre à un logement social : 750 euros pour les plus petits, et presque 1200 euros pour les maisons les plus grandes", explique-t-il à nos confrères.

Pour rappel, en 2017, soit un an avant l’installation du nouveau peloton de sûreté maritime et portuaire (PSMP), de la Gendarmerie maritime, le maire de Saint-Nazaire a mobilisé "les moyens dont on dispose dans une collectivité", pour aider les gendarmes à s’installer. Le bailleur social Silène a répondu à l’appel. Ses équipes ont été mises à contribution et les échanges avec l’Etat se sont enchaînés. Aucun contrat n’aurait été signé, mais l’avocate de Silène s’appuie sur la base des échanges par emails. En parallèle de leur arrivée, et en attendant la livraison des 32 logements, les gendarmes ont trouvé d’autres moyens de se loger, avec l’aide de l’Etat, notamment sur la presqu’île guérandaise.

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Les gendarmes "heureux" dans d'autres logements

Puis, les échanges entre le bailleur social et l’Etat sont devenus plus rares. Les militaires n’auraient plus eu la volonté envie de bouger car "les familles et gendarmes sont heureux dans les logements en diffus dans la presqu’île guérandaise" écrivent encore nos confrères. Pour le bailleur, cette trentaine de logements inoccupés, suffirait à bousculer son modèle économique, même si une solution de les transformer en logement locatif intermédiaire est envisagée. "Cela ne change rien au fond de l’affaire. On essaye juste de limiter la casse", prévient Xavier Perrin, président de Silène.

Avant que le bailleur n’envisage de faire appel à la justice, une médiation avait été demandée. Cette première étape s’est déroulée à Rennes. Elle n’aurait pas porté ses fruits.

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