Plus de 700 gendarmes au défilé du 14-Juillet sur les Champs-Élysées

Photo : Chaque année, le défilé militaire du 14-Juillet célèbre la Fête nationale en mettant à l'honneur sur les Champs-Élysées, à Paris, les troupes des armées et services qui œuvrent pour la sécurité et la défense de la Nation. (Photo: JS/WikimediaCommons)

17 juin 2025 | Vie des personnels

Temps de lecture : 6 minutes

Plus de 700 gendarmes au défilé du 14-Juillet sur les Champs-Élysées

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Garde républicaine, élèves-officiers de l'Académie militaire, élèves-gendarmes de Chaumont, motocyclistes, gendarmes mobiles du GBGM et d'un escadron du Rhône, hélicoptères des forces aériennes, et même anciens gendarmes devenus chanteurs ... l'Arme sera bien représentée lors de cette édition 2025 du défilé militaire du 14 Juillet !

Après une année exceptionnelle – Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 obligent –  le traditionnel défilé militaire du 14-Juillet retrouve cette année les Champs-Élysées. À la manœuvre, le général de corps d’armée Loïc Mizon, gouverneur militaire de Paris (GMP). Et parmi les quelque 7.000 défilants (dont 5.600 à pied), les gendarmes seront cette année bien représentés. L’Essor vous en propose, en avant-première, une revue de détails.

Le logo du défilé militaire du 14 juillet 2025. (GMP)

Le logo du défilé militaire du 14 juillet 2025. (GMP)

Comme à l’accoutumée, le chef de l’État quittera tout d’abord le Palais de l’Elysée, escorté par les motocyclistes de l’escorte présidentielle de la Garde républicaine. Il rejoindra ainsi la place Charles de Gaulle, pour une animation initiale célébrant le centenaire du Comité de « La Flamme sous l’Arc de triomphe », chargé du ravivage quotidien de la Flamme du souvenir. Le chef des armées montera ensuite dans un command car, conduit par un gendarme. Il y effectuera une première revue des troupes et la descente des Champs-Élysées, escorté par les cavaliers du régiment de cavalerie de la Garde républicaine.

PAF à huit

Arrivé place de la Concorde, et après avoir salué son chef de l’état-major particulier (CEMP), les chefs d’état-major des armées de Terre (CEMAT), de la Marine (CEMM), de l’Air et de l’Espace (CEMAAE) et le Directeur général de la Gendarmerie (DGGN), le président de la République recevra les honneurs, rendus par les 1er et 2e régiments d’infanterie (RI) de la Garde républicaine. La revue des troupes terminée, Emmanuel Macron rejoindra la tribune présidentielle. Ce n’est qu’à ce moment que le top départ du défilé sera donné.

Un départ marqué par le passage de huit avions de la Patrouille de France (PAF), contre neuf en temps normal. Une formation réduite cette année, conséquence de la collision en vol de deux Alphajet de la PAF à Saint-Dizier, en mars 2025. Les deux avions avaient alors été détruits. À bord, trois membres de la PAF avaient réussi à s’éjecter. Le 14 juillet 2025, les pilotes défileront en formation « grande flèche », avec l’appareil de réserve et son pilote.

Les aéronefs du premier défilé aérien suivront. Il y aura en tout 65 appareils pour ce premier tableau. Soixante français, dont un drone. Ainsi que cinq avions étrangers (deux espagnols, un allemand, un britannique et un suisse).

Écoles militaires

Alors que les derniers avions survoleront la tribune présidentielle, les défilants des troupes à pied seront à l’approche. Comme le veut la tradition, les écoles militaires ouvriront le défilé. L’Académie militaire de la Gendarmerie nationale (AMGN) ouvrira la marche, juste derrière Polytechnique. Le détachement de l’Académie comptera 180 personnels, dont deux blocs de 80 élèves-officiers issus de la 131e promotion, baptisée « Capitaine Maurice Keller« . Cet officier avait été résistant durant la Seconde guerre mondiale, avant de mourir en déportation. Le colonel Thibault-Henri Galaud, chef de la division des formations d’élèves, prendra la tête du détachement.

Un peu après, 85 défilants représenteront l’École de gendarmerie de Chaumont. L’établissement, dont la devise est « Première oblige », vient d’ailleurs de fêter ses 80 ans. Parmi les défilants, 72 élèves-gendarmes de la 4e compagnie, formant la 532e promotion de l’école, baptisée « Adjudant Emmanuel Potentier« . Ce sous-officier de gendarmerie était mort en service en 2013. Le général de brigade Stéphane Dudouit, commandant l’école, sera à la tête du détachement.

Unités opérationnelles

Après les écoles, place aux unités opérationnelles. Et là encore, ce sont les gendarmes des 1er et 2e régiments d’infanterie de la Garde républicaine qui ouvriront la marche. Les colonels Richard Heliot et David Neto, commandants de ces deux régiments, défileront en tête de leur bloc respectif.

Cette année, ils seront suivis par 76 militaires de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 13/5 de Sathonay-Camp. Ces moblos auront ainsi l’honneur de représenter le fort engagement des escadrons en 2024. À la fois pour les JOP de Paris, mais également sur l’ensemble du territoire, et notamment lors des crises en Nouvelle-Calédonie ou à Mayotte. Le général Dominique Monguillon, à la tête du groupement de gendarmerie mobile (GGM) I/5, défilera en tête de ce détachement.

Lors du second défilé aérien, trois hélicoptères des Forces aériennes de la Gendarmerie nationale (FAGN), un EC-135 et deux EC-145, fermeront le tableau. Ils voleront aux côtés d’appareils de la Sécurité civile et des Douanes.

Troisième partie de la parade, le défilé motorisé prendra la suite. Un défilé au cours duquel l’ensemble des militaires défileront en tenue de combat. L’objectif étant ainsi de marquer l’engagement résolument opérationnel de ces différentes unités. Outre les 33 gendarmes motocyclistes du Centre national de formation à la sécurité routière (CNFSR) de Fontainebleau –qui défileront à côté d’un détachement de 33 motocyclistes de la Police nationale et (pour la première fois) de 26 motocyclistes des Douanes–, d’autres gendarmes prendront cette année part au défilé motorisé.

Des Centaure sur les Champs

Pour la première fois, les nouveaux blindés de la Gendarmerie descendront les Champs-Élysées. Au total, onze Véhicules d’intervention polyvalent de la Gendarmerie (VIPG) « Centaure » du Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM) défileront, avec à leur tête le général de brigade Christophe Daniel, le patron du GBGM. Le Centaure baptisé « Stonne 1940 » lors de la commémoration des 85 ans de la Bataille de Stonne, en mai 2025, sera l’un des onze blindés.

Lire aussi : Pour les 85 ans de la Bataille de Stonne, les gendarmes rendent hommage à leurs aînés

Le VIPG Centaure, baptisé "Stonne 1940" à l'occasion des commémorations des 85 ans de la Bataille de Stonne, le 18 mai 2025. (Photo: L.Picard / L'Essor)

Le VIPG Centaure, baptisé « Stonne 1940 » à l’occasion des commémorations des 85 ans de la Bataille de Stonne, le 18 mai 2025. (Photo: L.Picard / L’Essor)

La livraison des 90 VIPG Centaure s’est échelonnée de 2022 jusqu’à l’automne 2024. Entrés progressivement en service, au fil de la réception des véhicules et de la formation des équipages, ils ont connu leurs premiers engagements opérationnels lors des émeutes de l’été 2023. Les 90 Centaures sont aujourd’hui répartis partout sur le territoire. Une trentaine restent basés au GBGM de Satory. Un autre tiers bénéficie aux territoires d’outre-mer (dont plus de la moitié en Nouvelle-Calédonie). Enfin, le dernier tiers est réparti en métropole, au sein de « plots régionaux » dans chaque zone de défense et de sécurité.

Lire aussi : Onze blindés « Centaure » de la Gendarmerie vont défiler pour le 14-Juillet

Gendarmerie de l’Air et Cavalerie en clôture

Avant la clôture du défilé motorisé par les 196 chevaux du régiment de cavalerie de la Garde républicaine, et sa fanfare, emmenés par la colonelle Marie-Audrey Leheup, des gendarmes seront également mis à l’honneur dans un dernier bloc: celui de la « protection des bases aériennes ». Et plus précisément, l’état-major « intervention, défense et sécurité » (EMIDS) de l’armée de l’Air et de l’Espace, implanté au sein de la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac.

Quelques militaires de la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace défileront ainsi avec leurs véhicules de surveillance et d’intervention, aux côtés des autres moyens de protection des bases.

Centenaire du Bleuet de France

Le défilé du 14-Juillet a pour thème principal cette année, la création du Bleuet de France il y a 100 ans. Le logo de l’édition 2025 porte d’ailleurs un bleuet à sa base. Une perspective des Champs-Élysées resitue le défilé à son emplacement historique, et trois militaires de l’armée de Terre, de la Marine et de l’armée de l’Air et de l’Espace « portent les armes de la France » et « incarnent la jeunesse et la nécessaire transmission des valeurs entre le passé et le présent », explique le général de corps d’armée Loïc Mizon, gouverneur militaire de Paris.

Le Bleuet de France sera mis à l'honneur lors du défilé militaire du 14 juillet 2025. (GMP)

Le Bleuet de France sera mis à l’honneur lors du défilé militaire du 14 juillet 2025. (GMP)

Jeunesse et musique pour l’animation finale

C’est désormais une tradition. Une animation finale clôturera le défilé. Elle sera donc dédiée au centenaire du Bleuet de France.

« Le 14-Juillet doit rester une fête populaire », explique le général Mizon. Aussi, cette année, afin de ne pas être réservée qu’aux chaines de télévision et aux invités, l’animation finale ne restera pas cantonnée à la place de la Concorde. Elle doit être reproduite simultanément en trois points de la plus belle avenue du monde : la Place de la Concorde, devant la tribune présidentielle, le rond-point des Champs-Élysées, au niveau de la Place Clemenceau, ainsi que la place de l’Étoile, au niveau de l’Arc de triomphe.

Parmi les animations prévues, la « mise en valeur » des différents dispositifs tournés vers la jeunesse au sein des armées. Parmi eux, on pourra notamment retrouver des cadets de la Gendarmerie. Ce dispositif, pour partie proposé dans le cadre du Service national universel, est maintenant présent dans la totalité des départements. Porté par des associations départementales, souvent gérées par des réservistes citoyens de la Gendarmerie, avec le renfort de réservistes opérationnels pour l’encadrement, il est piloté par le Commandement des réserves et de la jeunesse.

Yvard et Eloïz, d’anciens gendarmes pour chanter la Marseillaise du 14-Juillet

Une double animation musicale accompagnera cette animation finale. Au micro, l’artiste rock Yvard, ancien gendarme mobile blessé en service, également ambassadeur des Gueules cassées. La Musique des Troupes de marine de l’armée de Terre s’occupera de la partie instrumentale.

Outre la Marseillaise, l’ex-gendarme devenu rockeur, interprètera également la chanson « On sera là », écrite et composée par Jean-Jacques Goldman au profit du Bleuet de France, dont elle est devenue l’hymne.

Une autre information vient par ailleurs de nous être confirmée. La chanteuse Eloïz sera également de la partie ! Elle vient d’annoncer sur ses réseaux sociaux sa participation au 14-Juillet. Elle chantera à la fois l’hymne national avec Yvard, mais aussi le tube « On sera là », qu’elle co-interprète d’ailleurs avec Yvard. Cette ancienne gendarme adjointe volontaire est restée réserviste de la Gendarmerie. Elle avait été révélée par l’émission La France a un incroyable talent, puis par des titres pop comme « Hey Bro ».

Lire aussi : « On sera là », la nouvelle chanson de Jean-Jacques Goldman interprétée par deux anciens gendarmes, est disponible

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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