Valentin Belaud, la ruée vers l’or

Photo : Valentin Belaud rêve de conquérir le titre olympique en pentathlon moderne (crédit photo : UIPM)

4 août 2021 | Sports

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Valentin Belaud, la ruée vers l’or

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Retrouver Valentin Belaud en tant que sportif de haut niveau de la Gendarmerie n’est pas un hasard. Dans la vie comme dans la carrière sportive du pentathlète, tout s’orchestre naturellement. A commencer par cet attachement viscéral à la Gendarmerie nationale. Et pour cause : depuis le début de sa vie, il est entouré d’uniformes. Bien avant de rejoindre l’Institution en 2015, le maréchal des logis-chef Belaud connaissait parfaitement la maison.

Toujours chez lui en caserne

Car chez les Belaud, Valentin n’est pas le seul gendarme. Il y a aussi le père, le colonel Yannick Belaud, commandant en second du groupement de gendarmerie de l’Isère, et le grand frère, Quentin Belaud, gendarme à l’escadron de gendarmerie mobile de Lure. Le fils aîné confirme que devenir gendarme "a toujours été une vocation". "Mais pour Valentin", complète Yannick Belaud, " ça n’a jamais été un objectif, ni une volonté de s’inscrire dans une tradition. En revanche, quand Valentin a eu l’occasion d’intégrer l’Armée des champions, c’était une évidence qu’il rejoigne la Gendarmerie" . A l’inverse de certains qui découvrent l’Arme grâce à leurs seules prouesses sportives, Valentin savait où il mettait les pieds. Quand certains gardes républicains suivaient leur formation à Saint-Germain-en-Laye, où son père était instructeur, Valentin "prenait les écuries comme un terrain de jeu" , se souvient Yannick Belaud. "L’endroit était parfait pour faire des cabanes, occuper l’espace avec des petits jeux d’enfants, et faire quelques bêtises aussi ".

Plus tard, au tout début des années 2000, quand il était commandant de peloton du deuxième escadron du régiment de cavalerie de Vincennes, la chambre de Valentin Belaud donnait sur le quartier Carnot. D’où cette impression de connaître parfaitement les lieux, des années plus tard, lorsqu’il retrouvera ces écuries pour les entraînements d’équitation avec l’équipe de France de pentathlon moderne. Il sera chez lui  !

La famille Belaud au grand complet lors des jeux Olympiques de Rio il y a cinq ans (dans l'ordre : le papa, Quentin, Clémentine, Valentin et la maman). (Crédit photo DR)

 

La famille Belaud au grand complet lors de jeux Olympiques de Rio il y a cinq ans (dans l'ordre : le papa, Quentin, Clémentine, Valentin et la maman) (crédit photo : DR)

Un hyperactif

Les Belaud, c’est aussi une famille de sportifs. Les parents tout d’abord, et en particulier le père, cavalier et instructeur reconnu, qui souligne aussi que Clémentine, la petite sœur, a fait "une honorable carrière en triathlon" . Mais c’est Quentin qui ouvre la voie du pentathlon moderne. Sport-étude à Noyon dès 14 ans, puis le Creps de Font-Romeu : il connaît une carrière de sportif de haut niveau qui le mène jusqu’en équipe de France et en coupe du monde. Quentin se souvient du jour où, pour la première fois, il est revenu à la maison avec un jogging de l’équipe de France. "J’ai vu les yeux de Valentin briller. C’était comme un symbole". Sans "être son exemple ", Quentin Belaud, de quatre ans son aîné, lui fait découvrir le pentathlon moderne. Entre eux, "un regard suffit pour se comprendre. On est encore complices aujourd’hui ".

Les deux frangins se retrouvent d’ailleurs dans la même compétition quelques années plus tard. "Il n’y avait pas d’adversité. On se lançait juste quelques petits challenges, comme on l’a toujours fait ", précise Quentin, qui sera contraint d’arrêter le pentathlon moderne en 2011. Il décide alors d’intégrer la Gendarmerie. 

Cinq disciplines pour canaliser une énergie débordante

A ce moment-là, la carrière de Valentin Belaud est déjà lancée et prometteuse. Cela fait bien longtemps, aussi, que ses parents ont compris que le pentathlon moderne lui sied à merveille. "Faire un seul sport ne suffisait pas à Valentin, car il était hyperactif, raconte encore son père. Alors, en faire cinq d’un coup, c’était parfait. Au-delà de son activité intellectuelle, il lui fallait une dépense physique".

L’escrime, la natation, le tir, la course, et l’équitation lui permettaient de "canaliser cette énergie débordante". Et comme, en sport, tout ce que Valentin "touche se transforme en performance », il suit rapidement les traces de son frère. Mais il se rendra directement à Font-Romeu, avant d’intégrer l’Insep à 20 ans. Ceux qui l’avaient vu gamin au Quartier Carnot reconnaîtront un jeune cavalier avec d’évidentes facilités équestres. 

Valentin Belaud a vécu, un temps, près des écuries de la Garde républicaine (crédit photo : UIPM)

Valentin Belaud a vécu, un temps, près des écuries de la Garde républicaine (crédit photo : UIPM)

Elodie Clouvel, l’or en ligne de mire

Valentin Belaud, c’est aussi quelqu’un de sain et lumineux, qui "donne beaucoup aux autres, à sa famille, aux jeunes pentathlètes. Il porte la gentillesse sur son visage" , ajoute Quentin. Mais il y a aussi la ruse, atout essentiel pour réussir en pentathlon moderne. Et, avec Valentin Belaud, "si vous lui laissez une faille, vous êtes mort !", rigole son père pour mieux traduire le caractère affirmé de son fils. Le grand frère ajoute: "Valentin a toujours un coup d’avance sur les autres. C’est une très forte personnalité et il ne lâche jamais rien, c’est pour ça qu’il réussit dans un sport aussi difficile que le pentathlon. Il va toujours où il veut".  Ça tombe bien. Il a pris rendez-vous avec l’or olympique. Le 7 août à Tokyo…

F.S.

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