La Gendarmerie comme reconversion. Militaire du peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (Psig) à Châteaubriant (Loire-Atlantique), Matthieu Garel a suivi une trajectoire inédite en Gendarmerie. Ses collègues ne le savent peut-être pas, mais ce gendarme a connu une carrière d'athlète de haut niveau dans le demi-fond.
Il ne parvenait pas à vivre de son sport
Dans les années 2010, Matthieu Garel a brillé sur les pistes dans l’épreuve du 1.500 mètres. Il a même été sacré champion de France à deux reprises. Quand il était en catégorie "espoirs", chez les moins de 23 ans, il avait également été sélectionné à deux reprises en équipe de France pour courir les championnats d’Europe de cross. Fils d’un couple spécialiste en athlétisme, il faisait partie des cinq meilleurs de sa discipline. Sa voie était toute tracée. "Je gagnais toutes les courses au niveau départemental et régional. En plus, je finissais régulièrement sur le podium lors des championnats de France", expliquait-il récemment au média L’Éclaireur.
Sauf que Matthieu Garel ne parvient pas à vivre de son sport et à joindre les deux bouts. Titulaire également d’un BTS en travaux publics, il est aussi caissier à temps partiel, à côté de son sport qui lui prend beaucoup de temps et de sacrifices, à raison de 12 entraînements par semaine. "En tant qu’athlète, je touchais de l’argent lorsque je gagnais des courses. J’avais aussi des aides du département et des sponsors privés, mais c’était insuffisant pour vivre décemment", ajoute-t-il encore.
Deux gendarmes brillent lors du championnat de France militaire de boxe anglaise
Il brille à présent sur les épreuves militaires de cross
En 2016, Matthieu Garel prend alors ses distances avec les cadences et l’emploi du temps d’un sportif de haut niveau. Concours en poche, il intègre l’école de gendarmerie de Rochefort, au mois d’octobre de la même année, avant d’être ensuite affecté à Châteaubriant. A l’époque, dans les colonnes de Ouest France, il expliquait que sa décision était mûrement réfléchie et qu’une pneumonie, contractée trois ans avant, l’avait poussé à se poser des questions. "Ça a été ma vie depuis tout gamin mais, à un moment donné, il faut faire des choix car le sport amateur ne nourrit pas son homme. Le statut est précaire, il n'y a que les meilleurs qui peuvent en vivre", avait-il expliqué.
Désormais, le sport est "devenu un plaisir", précise-t-il. Cela ne l’empêche pas de courir encore cinq fois par semaine et d’être performant quand il s’aligne sur les courses militaires. La preuve: il a terminé quatrième des derniers championnats de France de cross de la Gendarmerie, à Rochefort, en avril 2022. Le 8 novembre, sept mois plus tard, il terminait à la septième place du championnat de France militaire de cross.